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Un mois après la confirmation du texte, l'interdiction de la pêche du bar depuis la côte est bel et bien réelle. Sur le papier, il est bien interdit de pratiquer la pêche du bar du bord au-dessus du 48e parallèle, de Brest à Dunkerque. Mais une tolérance est appliquée sur le terrain si le pêcheur relâche son poisson.
Les compétitions de pêche en no-kill finalement autorisée
À la base, cette loi crée un blocage des compétitions de pêche sportive du bord organisées par la FFPS. Bien que ces compétitions soient en no-kill (relâché systématique des prises), le texte stipule bien une interdiction de la pêche du bar à pied.
Or, le bar est le premier poisson pêche avec environ 10.000 prises chaque année lors des championnats de la fédération. Le 18 juillet dernier, une réunion a eu lieu entre le FFPS bord de mer et la DDTM 62 qui a transmis les demandes de la fédération sportive à la direction générale des affaires maritimes, la DGAMPA.
Finalement, les compétitions sont bien autorisées dans la mesure où les bars capturés sont relâchés.
Pêcher est toléré, garder un poisson est sanctionné
En effet, sur le terrain, les autorités ne sanctionnent pas les pêcheurs du bord, mais exigent qu'ils relâchent leurs prises. C'est donc le quota zéro qui resurgit, mais cette fois uniquement pour les pêcheurs du bord. Si les compétiteurs sont satisfaits de cette nouvelle dans le cadre des championnats, les pêcheurs de loisir voient une mesure injustifiée qui pénalise les pêcheurs qui prélèvent le moins. De nombreux pêcheurs pointent du doigt cette interdiction alors même que les professionnels opèrent sur les zones de fraie chaque hiver avec une taille minimale autorisée de 40 cm, contre 42 cm en loisir. Comme si la maturité du bar dépendait de la personne qui le prélève, un non-sens.
Les revendeurs mis en difficulté
Si la pêche est tolérée avec un no-kill obligatoire, c'est un coup dur pour les détaillants d'articles de pêche qui font face chaque année à de plus en plus de limitations et interdictions. Par exemple dans les Hauts-de-France, la pompe à ver utile pour récolter l'arénicole, l'appât le plus utilisé en France, est désormais interdite. Les vers doivent être récoltés avec une petite pelle appelée "palot", ce qui est extrêmement difficile et rend la récolte inaccessible à la plupart des pêcheurs.
Avec les mauvaises conditions météo depuis le printemps qui ont considérablement réduit le nombre de sorties en bateau, cette mesure est un coup dur pour les revendeurs.
Quid des statistiques pour les quotas 2024 ?
Avec un prélèvement interdit depuis le bord en 2023, le CIEM devra tenir compte d'une baisse importante du prélèvement des pêcheurs de loisir dans ses calculs pour redéfinir les quotas 2024.
Ainsi, la logique voudrait que le quota 2024 pour le prélèvement du bar soit meilleur, par exemple 3 bars par pêcheur et par jour. Ce serait une juste compensation de ce mauvais texte estival. Du moins, si le stock de bar se portait mal, la faute sera difficilement attribuable aux pêcheurs de loisir...