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Je profite d'un séjour dans le Sud pour rendre visite à un ami que je n'ai pas vu depuis quelques années. Il connait les moindres recoins de son département et notamment différents lacs pour le black bass que je n'ai recherché qu'une fois en 2003 pendant ma formation de Moniteur-Guide de pêche. Je le rejoins pour un coup du soir rapide mais efficace avec la capture d'un magnifique spécimen et en topwater en plus !
Reprise de contact
Après une heure de route, j'arrive au domicile de Michael à 17 :30. Nous échangeons un peu sur notre activité de guide tout en finalisant le programme de la soirée.
Il m'a gentiment proposé de m'emmener sur un lac qui contient de jolis black-bass qu'il pêche aux leurres et à la mouche.
Mika est un très bon pêcheur et surtout très éclectique. Il sait tout faire et tout prendre que ce soit en eau douce ou en mer ! Toujours très sympathique et intéressant d'échanger avec lui. Cela me fait plaisir de le revoir depuis le temps.
Pêche en surface ou rien !
Nous ne traînons pas trop, car le créneau est court. Effectivement, je suis en vacances en famille mais j'avais décidé de m'échapper deux fois pendant ce séjour. Et là, c'est juste un petit coup du soir rapide.
Michaël m'emmène sur un premier spot sur ce lac de barrage de toute beauté.
Les eaux sont hautes pour la saison, et les postes de bordures typiques pour le black-bass. Il a fait extrêmement chaud ces jours-ci (+ de 35°C) et la température de l'eau doit être à supérieur à 25°C. Les poissons risquent d'être peu actifs et certainement plus en profondeur.
Je monte ma canne Redington Crux en 9 pied avec une soie de 6 flottante montée sur un moulinet SAGE Spectrum doté d'un bon frein. Mika me dit que les blacks pourraient être actifs en surface, car ils devraient monter chasser les alevins et les ablettes en soirée lorsque le soleil passera derrière la colline. Nous arrivons donc au parfait moment, mais pour l'instant aucune activité.
Une action inoubliable
Nous passons de poste en poste. Ils sont tous magnifiques et je me fais une joie d'être là à rechercher ce poisson si agressif et combatif que je n'ai pas la chance d'avoir à porter de cannes en Bretagne.
Nous discutons de notre passion commune qui est aussi notre travail à tous les deux. Bien sûr les expériences de pêche et anecdotes fusent. Mika est lui aussi moucheur, même s'il pratique un très large panel de techniques. Nous nous étions rencontré aux aloses sur la Durance et je l'avais emmené pêcher les ombres sur la Sorgue il y a quelques années.
Il me conseille de monter une de ces mouches de surface avec laquelle il a déjà pris des black-bass à cet endroit. Un deer hair Popper, c'est-à-dire une mouche en poil de cervidés qui va pousser de l'eau et faire un peu de bruit en surface pour imiter une proie blessée (grenouille ou poisson). C'est la plus belle manière de prendre ce poisson mythique ! Cela me convient très bien ! Franchement, je suis vraiment excité d'être là et de rechercher ce prédateur exceptionnel.
À chaque lancer, j'attends une aspiration ou une grosse explosion sur ma mouche. Mika me vend du rêve depuis le début de la partie de pêche en me disant que je devrais en faire un ! Je suis aux aguets et concentré, car nous n'avons qu'un peu plus de deux heures de pêche.
Nous enchaînons les coins, mais toujours rien. Puis nous arrivons sur un arbre immergé que mon guide du soir connaît bien. Il me dit dans un premier temps de lancer court. Tout de suite un black-bass monte et se colle à ma mouche. Puis il la suit à chaque animation, mais sans prendre. Le palpitant monte dans les tours car Michaël me décrit chaque mouvement du poisson que je ne vois pas, étant en contrebas. Il ne prendra finalement pas.
Au lancer suivant, un autre énorme black-bass suit ma mouche, mais toujours sans conviction. Celui-là, j'ai pu le voir à 50 cm sous la surface et sous ma mouche. Que c'est beau ! Il est massif et foncé. Un très joli poisson. Ils ne semblent cependant pas très actifs !
Peut être le black-bass de ma vie à la mouche ?
Puis nous nous dirigeons vers une pointe qui est un coin intéressant d'après Mika. Je pêche en éventail pour couvrir toute la zone, mais rien non plus.
Je change un peu de place et d'angle et lance plutôt vers le large. Quatre tirées sèches sur ma soie pour faire « popper » ma mouche, suivit d'une pause et là c'est une énorme aspiration qui se produit.
Je ferre rapidement et amplement pour bien piquer le poisson. Il monte en surface et sort de l'eau entièrement à deux reprises. Que c'est beau ! Il est énorme en plus ! Je suis en transe, mais reste concentré pour ne pas faire d'erreur. Je baisse la canne pour le combattre pour éviter qu'il ne saute trop et je fais de même lorsqu'il saute pour ne pas qu'il se décroche. C'est courant avec ce poisson qui a l'habitude de secouer violemment sa gueule en l'air.
Après quelques minutes de combat et plusieurs acrobaties, je dirige enfin ce splendide black-bass en direction de l'épuisette de mon guide pour la soirée. Elle me paraît tout d'un coup bien plus petite, car ce poisson est vraiment large, haut et en pleine forme. Il y est ! J'explose de joie ! C'est sûr, c'est un poisson trophée à la mouche et encore plus en surface. Je n'en reviens pas de la beauté de ce poisson. Mika avait raison, son plan d'eau est juste incroyable pour rechercher les gros black-bass à la mouche et nous avons réussi notre mission, prendre un gros poisson en surface en deux heures au coup du soir.
Quelle soirée ! Un super moment de partage entre amis, passionnés de nature et de pêche. Ca fait plaisir !
