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La canne à pêche doit posséder de nombreuses caractéristiques pour satisfaire les pêcheurs. Elles doivent être souples, résistantes, sensibles, et capables de lancer loin tout en étant légères et confortables et de combattre un poisson ! Pour cela, elles doivent être constituées d'un matériau très résistant à la traction. Voici les matériaux qui permettent de répondre à ce cahier des charges bien précis.
Le bambou
Le bambou est un bois originaire d'Asie. Si on peut utiliser la tige du bambou directement, les premières cannes à pêche manufacturées étaient en bambou refendu. C'est a dire en assemblage de plusieurs ensemble de tige pour former le corps de la canne. De section triangulaire, assemblés entre eux ils donnent un corps de canne de section hexagonal.
Le bambou, comme de très nombreux bois est d'ailleurs considéré du point de vue propriété mécanique comme un matériau composite anisotrope. Il est en effet, constitué de fibres souvent orientées dans une même direction dans une matrice rigide qui confère des propriétés différentes suivant s'il est sollicité dans le sens des fibres ou non. Les cannes en bambou refendu Pezon et michel étaient alors réputées dans le monde entier (jusque dans les années 1960 environ).
Si le matériau reste efficace, c'est son coût de fabrication qui freine les fabricants et sa fabrication qui reste plutôt artisanale.
Avant l'apparition de la fibre de verre, certaines cannes étaient même en acier tubulaire !
Les matériaux composites modernes
Sont ensuite apparues sur le marché des cannes constituées de fibres dans une matrice en résine.
Et c'est encore un français qui révolutionne la pêche. Monsieur Henry Dubois (paradoxalement et pour le jeu de mots, monsieur Dubois va freiner la pêche avec des cannes en bois de bambou) en inventant et développant les premières cannes en fibre de verre dans les années 1970. La fibre de verre, a quant à elle, été brevetée plus tôt, en 1930.
Les premières cannes composites ont été en fibre de verre puis d'aramide. La fibre de verre est très résistante et plutôt légère. Elle peut s'allonger énormément et elle est très élastique.
La fibre d'aramide, plus connu sous le nom commercial de Kevlar (kevlar est un nom déposé) , est surtout résistante au cisaillement. Elle a souvent été utilisée pour les cannes télescopiques qui restaient tout de même relativement fragiles. En effet, le kevlar permettait de créer des blanks tubulaires résistants au choc et au cisaillement, là où les blanks en fibre de verre bon marché étaient souvent des blanks pleins.
Le kevlar reste utilisé avec la fibre de carbone pour les talons des cannes bien souvent.
Est ensuite apparue la fibre de carbone. Cette fibre noire est très résistante et légère. Son coût très élevé de production l'a réservé d'abord aux cannes très haut de gamme. Les coûts ont ensuite baissé, via les progrès de l'industrie, et les cannes en fibre de carbone se sont largement démocratisées.
La matrice en résine est souvent constituée d'epoxy ou de résine polyuréthane.
Certaines marques se démarquent en proposant des cannes avec une partie en fibre de bore ou même en fibre de carotte !
Les poignées des cannes
Les poignées des cannes ont aussi eu plusieurs matériaux. Le liège reste toujours d'actualité grâce au confort qu'il procure.
Les mousse EVA en polyère sont aussi très utilisées pour leur légèreté ou encore le look qu'elles confèrent aux cannes à pêche.
Certaines cannes possèdent aussi des pommeaux en bois qui donne un aspect raffiné et esthétique.
Les anneaux des cannes
Les anneaux des cannes sont dans la majorité des cas sont en acier. Ils peuvent aussi être en titane.
Certaines marques, comme Daiwa, proposent des anneaux en fibre de carbone. Ils sont dans tous les cas légers et résistants.
Ils doivent faire corps avec le corps de la canne, le blank. Le passage du fil est aujourd'hui principalement en céramique qui résiste très bien à l'abrasion et à l'usage de ligne de type tresse. Ils offrent en plus une glisse incomparable pour des lancers lointains et précis.