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Pêcher depuis un radeau : plus technique qu'il n'y parait
Avec un ami, nous sommes partis une semaine à l'assaut du fleuve royal avec pour seul moyen de transport un radeau construit avec du matériel de récupération. Nous recherchions des silures et des aspes, et autant dire que nous avons été bien servis !
Pêcher depuis un radeau ou autre embarcation sur la Loire a beaucoup d'avantages. Vous pouvez en effet accéder à des spots difficiles d'accès depuis le bord et où la pression de pêche y est donc moindre. Vous pouvez également couvrir beaucoup de terrain en un temps record. Enfin, vous avez la chance de pouvoir pêcher à vue et en « verticale » dans les fosses, là où du bord vous ne pouvez lancer qu'à l'aveugle.
Cependant, il y a tout de même quelques gros désavantages. En étant tout le temps dans le courant, il est difficile pour ne pas dire impossible d'insister sur une zone. Là où du bord, vous pouvez bien insister sur la même zone pour déclencher des poissons méfiants, en radeau, sans moteur, nous n'avions que quelques lancés possibles par spots. Ceci implique d'avoir la canne déjà en main et de faire des lancers parfaits. Mission délicate lorsqu'en même temps, vous devez pagayer pour manœuvrer le radeau… Au cours de notre périple, les silures étaient tous postés dans les fosses. Il fallait donc être réactifs et sortir vite la canne pour espérer faire tomber les leurres devant leur bouche, sous peine de dériver et de perdre l'opportunité.
Les gros silures
En passant Orléans, nous avons pris conscience du peuplement exceptionnel en silure dans la Loire. Des centaines de moustachus étaient posés au fond dans la cité de Jeanne d'Arc, dont certains dépassaient allègrement la barre des 2 mètres. Les silures, pourtant les rois de la rivière, aiment se camoufler et se cacher. Ils se sentent sans doute abrités, car il y a (presque) toujours plus gros qu'eux… Nous avons ainsi pu remarquer que les fosses sableuses n'abritaient que peu d'individus. À contrario, dès lors qu'il y avait quelques pierres ou des herbiers dans ces mêmes fosses, nous étions presque sûrs de rencontrer des silures.
À force de patience, nous avons fini par leurrer quelques gros spécimens, dont 2m10 et 2m40 en une seule matinée : séance de musculation gratuite !
Les aspes
La réputation de ce poisson n'est désormais plus à prouver. C'est un incroyable poisson de sport, surtout à la touche !
Au cours de notre dérive, nous n'avons pris que deux poissons sur les 4 premiers jours, la moyenne était bien basse… Comme à leur habitude en été, la période de chasse des aspes étaient très courte. Nous n'en avons observé que le matin de bonne heure, en bordure d'herbiers. Se lever tôt en été est donc le meilleur conseil que l'on pourra vous donner lorsqu'il s'agit d'aller traquer ces flèches d'argent. Et sortez les leurres de surface !
Lors du dernier jour de dérive, le ciel s'est obscurci et la pluie nous menaçait. Par la même occasion, nos leurres de surfaces se sont retrouvés complètement inefficaces. Mais en passant rapidement nos jerkbaits minnow proches des herbiers, systématiquement, nous avons fait mouche ! En particulier, le fameux Ryuki 80S dans des coloris blancs, s'est révélé fatal tout au long de la journée.