Bonjour Christophe, peux-tu dans un premier temps te présenter à nos lecteurs ?
Je suis pêcheur depuis mon plus jeune âge, mais aux leurres depuis une vingtaine d'années. J'ai commencé la pêche aux leurres sur le bar, à Noirmoutier. Premiers B freeze, staysee et sammy de lucky craft ! Et mon premier gros bar a été fait au leurre souple, avec un petit GT Delalande bleu, et je m'en souviens comme si c'était hier !
Puis je me suis intéressé aux autres carnassiers marins, comme le lieu, le maigre, la pélamide, puis forcément à la pêche exotique, ou mon métier de l'époque, les épices, me permettait de parcourir le monde et d'aller presque tous les ans à Madagascar ! J'ai eu la chance d'y faire quelques très beaux combats contre des carangues GT de plus de 50 kg ! Et surtout de pouvoir y tester tout notre matériel (leurres, hameçons, anneaux, etc) avant de les commercialiser sur notre site.
C'est une de nos particularités : nous ne vendons que des produits que nous utilisons, testons et validons !
Puis après la pêche exotique, je me suis mis à l'eau douce, brochet, sandre, perche... Où je suis en pleine observation de tout ce que les gens recherchent pour personnaliser leurs leurres, afin de le sourcer et de le proposer sur notre site.
Nous sortons plus de 50 nouveaux produits par an !
Comment est né Bricoleurre ?
J'ai créé Bricoleurre en 2007, car je fabriquais mes leurres depuis quelques années, et les copains de pêche, étonnés par le résultat, me demandaient de plus en plus « tu m'en prends un peu la prochaine fois ? ». Car c'étaient des produit importés des USA, avec des coûts de transports exorbitants…
Puis j'ai voulu faire la chose proprement, en important officiellement les produits avec toutes les taxes et déclarations et compositions légales, et nous avons créé le site avec mon ami Jean-Louis.
Puis nous avons fait connaître le concept, notamment en participant a des salons, car nous avons rencontré un blocus de la part des magazines de pêche, qui ont été menacés par certains de leurs annonceurs : S'ils parlaient de nous, ils cesseraient d'annoncer chez eux ! Ils prétendaient alors que nous allions « tuer » le marché des leurres en France !
15 ans plus tard, non seulement nous n'avons tué aucun marché (celui des leurres se porte bien), nous avons contribué à son développement avec de nombreuses nouveautés. Les principales marques qui développent vraiment des produits, sont toutes clientes chez nous. Une grande partie des compétiteurs et guides sponsorisés le sont également. Nous participons à de nombreuses compétitions avec succès.
Le principal grief qui nous était fait par certaines marques, est d'avoir ouvert les yeux des consommateurs sur les prix abusifs de certains leurres, et donc d'inciter à la copie... Pour ma part, je continue, comme de nombreux clients, a acheter en magasin les leurres qui ont un prix raisonnable.
Mon associé Jean-Louis a pris sa retraite et a été remplacé par Manu, qui m'épaule aujourd'hui, ainsi que la dizaine d'ambassadeurs que nous avons recrutés (et nous en cherchons encore, notamment en eau douce !).
Depuis 15 ans, nous faisons désormais partie du paysage halieutique français, au point que nous avons même été copiés par des concurrents !
Et la France n'est pas notre seul marché, car nous commercialisons nos produits dans 17 pays !
Bricoleurre propose différentes gammes de produits pour réaliser ses leurres, peux-tu nous les présenter ?
La définition de notre métier est « le développement et la commercialisation des matériaux et matériels permettant de fabriquer ou de réparer les leurres ».
On distinguera 4 grandes familles
- Les leurres souples : les moules, les plastileurre, les colorants, etc .
- Les têtes plombées et jigs : les moules, les pots de fusion, les peintures à plomb, les yeux, les hameçons à tête plombée, etc .
- Les leurres durs : une gamme de plus de 50 modèles à décorer en bois, métal et en plastique (surface, bavette, coulants, vibrations, swimbaits, etc ! ), avec tous les matériels de décoration.
- Les accessoires indispensables : de quoi réaliser tous les montages ( tresses acier, agrafe, anneaux brisés et soudés, pinces, etc.).
En complément, nous commercialisons les leurres de plusieurs crafteurs renommés, qui travaillent avec nos produits.
Mais quels sont les avantages de faire ses leurres soi-même ?
Ils sont nombreux, mais j'en vois 5 principaux :
Le premier est la faculté de pouvoir jouer sur chacune des caractéristiques d'un leurre :
- La taille
- Le poids
- L'équilibre
- La forme
- La couleur
- La brillance
- La densité
- La texture
- Le bruit émis
- Les vibrations
- L'odeur
Juste un exemple : un leurre de 12 cm a une rigidité adaptée à une tête plombée de 15 grammes par exemple. Mais si vous lui mettez une tête plombée de 7 grammes il ne nage plus (trop rigide), ou de 30 grammes idem, car trop souple . Avec notre concept, on peut adapter la rigidité d'un leurre au type de pêche pratiquée, car la réalité, c'est qu'on ne pêche pas avec les mêmes poids en lac de barrage et en mer avec du vent et 5 nœuds de courant !
Le deuxième est écologique : tous les leurres déchiquetés par les poissons sont recyclables en faisant refondre pour couler de nouveaux leurres. Idem pour les têtes plombées abîmées ou dont les hameçons sont rouillés ou dont le piquant est émoussé.
Le troisième est économique : en moyenne, on divise les coûts par 10 ! Un leurre de 12 cm revient à 0.15 €… De même pour les têtes plombées ou les leurres durs à décorer vendus autour de 2 € lorsqu'ils sont à 20 € et plus en magasin !
Le quatrième est émotionnel ! Quelle joie de prendre un poisson avec un leurre que l'on a créé, rêvé, imaginé, réalisé soi-même ! Une réelle satisfaction, notamment chez les jeunes. Sans compter le plaisir de pêcher avec un leurre que les autres n'ont pas !
Le cinquième est l'imagination : dès que l'on commence à mouler, couler, décorer, on est déjà à la pêche ! On imagine la nage, le lieu, l'espèce comme si on y était déjà ! Alors qu'on est au fond de son garage un jour de pluie d'hiver.
La protection des milieux devient omniprésente dans la pêche, comment la société Bricoleurre peut y contribuer ?
Nous avons aujourd'hui, comme la majorité des entreprises une démarche RSE.
Par essence, notre concept est vertueux, car il permet de refondre les leurres ou les têtes plombées pour les recycler.
Le plomb est le moins polluant de tous les métaux lourds, car il est inerte dans l'eau (il ne s'oxyde pas !). Donc il est souhaitable de continuer à l'utiliser le plus longtemps possible , car les produits de substitution sont soit extrêmement polluants (nickel, zinc, mercure, etc) soit très énergivores, donc polluants pour leur fabrication (le tungstène doit être chauffé à 3400 °C au lieu de 320 °C pour le plomb).
Nous recyclons tous nos emballages de produits achetés pour faire des calages dans les cartons d'expédition.
Nous conditionnons nos produits dans des emballages mono matières pour être recyclables facilement.
Nous travaillons depuis 10 ans à la mise au point d'une recette vraiment biodégradable, et pas des chaînes plastiques seulement sécables.
Des projets pour Bricoleurre ?
En tant que créateur et leader de ce marché du « fait maison » nous avons toujours été à la tête de l'innovation, avec un coup d'avance sur nos concurrents. Donc oui, nous avons plein de projets d'innovations, mais nous ne les dévoilons pas à l'avance pour garder l'effet de surprise ! Et être imités moins vite…
