Voilà un article qui risque de déplaire à vos conjointes ou conjoints, non - pêcheurs... Dans cet article vous découvrirez ma façon de préparer mes paquetages avec toutes les contraintes que le voyage implique. On parlera ici uniquement de voyages n'ayant pas la pêche comme but premier.
Des contraintes à prendre en compte
L'espace dont on dispose pour notre matériel est la première chose à évaluer si l'on ne veut pas avoir de mauvaises surprises une fois le moment venu de boucler sa valise ou son sac à dos. Une fois l'espace disponible déterminé, on peut alors avoir une idée claire du matériel que l'on peut se permettre d'emporter, ou non. Cette contrainte peut être enrayée avec l'usage de gammes travels moins volumineuses ou d'autres outils adéquats, mais nous y reviendrons plus loin.
Dans certains cas, le poids peut être un paramètre déterminant. Notamment, lorsqu'il s'agit de prendre l'avion ou lorsqu'on sait qu'on va beaucoup marcher. Adieu la belle et grande boîte de têtes plombées bien rangée, il faudra ici faire une sélection drastique !
Dans les transports, le matériel est souvent mis à rude épreuve, c'est pourquoi il est impératif de bien le conditionné. Il existe dans le commerce de nombreuses housses de transport rigide. Mais cette solution est souvent adaptée pour plusieurs cannes et à un certain coût. Une solution alternative consiste à bricoler soi-même son tube de transport parfaitement adapté aux dimensions de son matériel. Cette solution est peu coûteuse (une vingtaine d'euros matériaux et colle PVC), permet de répondre exactement à ses attentes, et même un piètre bricoleur comme moi s'en sort parfaitement dans son l'élaboration. C'est donc la solution vers laquelle je me tourne dans la plupart de mes voyages. En ce qui concerne les moulinets, un tissu épais, une petite housse ainsi qu'un chignon piqué à madame enroulé autour de la bobine permettent de protéger moulinet et tresse des coups.
La rudesse des transports nécessite aussi une organisation différente des boîtes. Leurres, hameçons, têtes plombées peuvent rapidement perdre en espérance de vie en étant secoués. Hameçons émoussés, peinture qui s'écaille, grappe de leurres indémêlable... Tant de choses qui peuvent être minimisés en ajoutant un maximum de sections dans vos boîtes et en adaptant parfaitement la taille des cellules à celle des leurres à ranger. Vous optimisez alors l'espace disponible tout en préservant vos précieux outils.
Enquêter pour mieux pêcher
Vient alors la question de quels outils emmener ! Aucun problème lorsqu'on connaît halieutiquement sa destination, les choses se compliquent quand on découvre de nouveaux milieux et de nouvelles espèces. Les préparatifs peuvent alors prendre une tournure de véritable enquête. En effet, il va vous falloir vous renseigner un maximum pour ne pas vous alourdir et surtout ne rien oublier. Pour cela, le web et les réseaux sociaux sont notre meilleur allié, il suffit de saisir les bons mots clés ! Une simple recherche Google peut également beaucoup vous apporter, sans parler de Google maps, probablement votre meilleur allié pour vous projeter et affiner votre pêche une fois sur place.
Une fois sur place
L'enquête continue, tous les lieux ayant un rapport de près ou de loin avec la pêche pourront vous apporter des informations. Marchés aux poissons, port et magasin de pêche sont autant d'opportunités où vous pourrez rencontrer et discuter avec des pêcheurs locaux.
Dans tous les cas, il vous faudra faire des choix difficiles dans votre matériel avant le départ. N'ayant pas beaucoup de temps à consacrer au bord de l'eau, il est intéressant d'y aller dans l'objectif de faire des touches et non pas forcément chercher un spécimen. Partant du principe que les plus petits poissons sont présents en plus grands nombres dans un milieu, la possibilité de les capturer est plus importante si on emploie la bonne approche (ce raisonnement n'excluant évidemment pas la prise de beaux poissons). Les dimensions et masses des leurres choisis seront en concordance avec ce principe.
Il vous faudra une boîte de leurres permettant de battre un maximum de surface et de couches d'eau, et contrainte de temps oblige, plutôt rapidement (même si des outils de prospection plus lents devront aussi faire partie du voyage). Pour cela, plusieurs grandes familles de leurres sont quasi-systématiquement présents dans mes boîtes de voyages : stick-bait, popper, casting jig, jerk minnow, long bille, crankbait, cuillères ondulantes et tournantes, spintail, lames, lipless.
Et que dire des leurres souples ? De par les grandes possibilités d'assemblages leurres souples/têtes plombées, cette catégorie peut rapidement devenir encombrante. C'est pourquoi on emportera uniquement quelques modèles de taille, forme et couleurs différentes (shad, finesse, grub jusqu'à 12 cm) avec quelques têtes plombées de 3 à 15 grammes. De façon à rechercher rapidement des touches de réaction, on peut emporter une ou deux têtes plombées plus lourdes ou plus effilées. On se tournera donc vers un ensemble spinning de 2 m à 2m40 d'action Moderate en M-MH, Travel, ou non, en fonction de l'espace disponible. Vous pourrez ajouter à cela un moulinet taille 2500 à 3000 garni d'une tresse 8 brins en 15/100.
En ce qui concerne les fils ou tresses, plusieurs diamètres vous saurons nécessaires en fonction des leurres utilisés et des milieux péchés. En général une bobine de 25, 35 et 45/100 permettent d'être efficace, il peut être précautionneux d'emporter une bobine de tresse de rechange en cas d'accident. Une bonne pince multifonctions devra aussi faire partie du voyage, avec, de préférence, un étui permettant de l'accrocher à la ceinture !
Lorsqu'on a isolé une pêche intéressante, rien ne sert de promener l'ensemble de ses leurres. L'ajout d'une petite boîte annexe dans laquelle faire sa sélection peut être une bonne option.
Il ne vous reste plus qu'à emporter avec vous un petit sac à dos permettant d'y jeter vos affaires lorsque l'occasion se présentera et le tour est joué.
De mon côté, j'espère que ces quelques lignes vous serviront dans vos prochaines aventures, bon voyage !