La densité de leurres
Si quasiment la majorité des softbaits sont coulants, chez les hardbaits on trouve différentes densités plus ou moins répandues en fonction de la famille à laquelle ils appartiennent. Si les leurres de surface sont par définition flottants, les cranckbaits le sont tout autant, alors que les lipless sont quant à eux sinking… Pour complexifier le tout, certains coulent vite et d'autres lentement. Il existe donc une grande diversité de densités disponibles sur le marché. Mais, la famille des jerkminnows est celle qui en regroupe le plus et surtout qui comporte une densité spécifique et unique : celle de l'eau !
Ainsi ce type de leurres, nommés « suspending », une fois plongés dans l'eau ne coulent pas et ne remontent pas lors des pauses, ils se maintiennent à la profondeur à laquelle ils évoluent de manière naturelle.
Si certains diront que la densité de l'eau douce et de l'eau de mer diffèrent, nous partirons du principe que le leurre choisi correspond au milieu pêché.
Aucun équivalent chez les autres leurres
Par cette spécificité, les jerkminnows suspending n'ont aucun équivalent chez tous les autres leurres existants. En effet, lorsque l'on réalise une pause lors de nos animations, elle n'est que temporelle et non spatiale, car notre leurre continue à évoluer dans la couche d'eau. Soit il coule vers le fond, soit il remonte à la surface. Le leurre sera alors réellement immobile que si la pause se prolonge.
Avec un leurre suspending, la pause lors d'une animation sera alors immédiatement en deux dimensions, spatiale et temporelle, et permettra, à l'image d'un poisson vivant, de présenter un leurre stationnaire à une profondeur donnée ce qui est sans doute le comportement le plus imitatif qui soit.
Une fenêtre d'attaque
L'intérêt des pauses dans les animations est d'offrir aux prédateurs une fenêtre d'attaque. En effet, un leurre qui ralentit est facile à intercepter, mais il est surtout perçu comme une opportunité qui ne se représentera peut-être plus et pousse alors le poisson suiveur ou embusqué à placer son attaque.
La pause est alors un élément central que nombreux pêcheurs oublient lors des animations. Pour ceux qui y pensent, elles sont souvent particulièrement courtes et/ou contraintes dans la durée par la densité de son leurre qui immanquablement file rejoindre la surface ou le fond.
Avec un leurre suspending, la longueur de la pause devient alors une variable bien plus importante et parfois extrêmement déterminante !
Une provocation
Un leurre ou un appât immobile entre deux eaux devant un prédateur attise au minium sa curiosité et bien souvent son agressivité. Si un arrêt soudain est une opportunité, une pause prolongée est bien souvent perçue comme un affront.
Nous avons déjà tous observé, un banc de perches ou un brochet suiveur rester de longues secondes immobiles eux aussi à observer notre leurre sans l'attaquer lors d'une pause avant de le prendre ou non. Nous avons déjà observé aussi ces mêmes prédateurs à l'affût devant un petit poisson ou un banc de baitfish sans bouger et parfois sans broncher parce que complétement repus et apathiques. Mais s'il existe à cet instant chez eux, une infime intention d'activité prédatrice, elle finit à coup sûr par s'intensifier et se traduire par une attaque devant une proie si facile et arrogante.
L'hiver la période reine
S'il y a bien un moment où l'effet suspending fait des ravages, c'est l'hiver. En effet, avec les eaux froides, le métabolisme des prédateurs est terriblement ralenti et chaque déplacement est coûteux en énergie est calculé. Face à ces poissons, les longues pauses à proximité d'un poste marqué sont souvent déterminantes et parfois même la seule façon de déclencher une attaque.
Alors pêcheurs de brochets et de perches, s'il y a bien un leurre que vous devez posséder, c'est un jerk minnow ou un longbill minnow ayant la densité de l'eau.