Bonjour Bastien, peux-tu dans un premier temps te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Bonjour à tous, je me nomme Bastien Hubert. Je suis moniteur et guide de pêche diplômé d'Etat depuis plusieurs années. Âgé de 29 ans, je vis en Lozère où nature et ruralité règnent en maître. Amoureux de grand air et des milieux aquatiques, j'ai toujours orienté mon parcours académique dans l'eau : BAC en aquaculture, BTS en Gestion et Protection de la Nature, BPJEPS Moniteur/Guide de Pêche. Je partage mon expérience et ces connaissances avec enthousiasme depuis mon entreprise Immersion Pêche Lozère.
Depuis mon enfance, la pêche demeure bien plus qu'une simple passion, c'est une véritable philosophie de vie. J'ai la pêche aux leurres (notamment en big-baits) dans mes veines telle une addiction incurable ! Je possède une grande sensibilité envers la protection des milieux des poissons carnassiers. Honnêtement, le brochet est l'espèce qui hante mes nuits et m'inspire un profond respect. À chaque instant, je me demande comment mieux le connaître, mieux le protéger, cherchant à comprendre chaque facette de ce poisson autant sublime que mystérieux.
Pourquoi es-tu devenu guide de pêche ?
À vrai dire, un regard objectif, je m'aperçois que devenir guide de pêche est une sorte de mission de vie à laquelle je ne pouvais déroger. Comme si tout était écrit. Les autres métiers que j'ai pu réaliser étant plus jeune me laissaient systématiquement une sensation de vide. Seuls les guidages me donnent l'impression de vivre, d'être à ma place au bon endroit et bon moment !
Quels types de produits de guidage proposes-tu ?
En termes de guidages, je ne propose que des prestations « pêche aux leurres en no-kill » en bateau tout équipé ou bien depuis le bord. L'espèce phare est comme vous l'aviez compris le brochet en milieux lacustres, mais je réalise aussi régulièrement des guidages truites en rivières, sandres, perches en lacs. De la demi-journée à la semaine, chacun trouve son bonheur chez Immersion Pêche Lozère !
Les espèces ciblées en guidages vont dépendre de la saisonnalité, des températures d'eau et conditions climatiques. La saisonnalité oriente les températures et les températures restent pour moi un paramètre à intégrer dans son éthique de guide. La pêche aux leurres est tellement vaste et permet de répondre à tant de situations que c'est une technique qui peut demander toute une vie pour la comprendre. Car identifier et analyser un pattern en fonction d'un milieu, de la saison, de la température d'eau, pression atmosphérique, turbidité, vent etc, c'est la vraie raison du pourquoi je suis absorbé par le pouvoir des leurres. C'est la protection du poisson et le raisonnement sur le choix du leurre qui m'ont poussé à réaliser des guidages ! J'essaye constamment de me projeter dans la tête d'un poisson pour tenter d'être efficace.
Qu'est-ce qu'être guide de pêche pour toi ?
Être guide est un moyen d'être une sentinelle des milieux aquatiques et des espèces inféodées. C'est voir la lueur de bonheur au travers la photo d'un stagiaire avec un poisson, mais aussi et surtout prendre plus de plaisir au travers des poissons des stagiaires que d'un poisson pris par soi-même. Par le biais de ce métier, on forme, on perfectionne, on sensibilise, on transmet des connaissances techniques, biologiques, mais on devient également un exemple. Le guide diagnostique un problème ou un besoin afin de rendre son stagiaire le plus autonome possible. Cela pousse à « s'auto-challenger » afin d'inculquer autant de détails techniques que d'approches et connaissances concernant la fragilité des poissons et des milieux.
Tu pêches ou pas lorsque tu es en guidage ?
Durant les guidages, je prends uniquement les cannes en main pour développer des éléments (prise en main du matériel, animations, vitesses de récupération etc).
Que fais-tu lorsque tu ne guides pas ?
Je suis aussi garde pêche particulier auprès de l'AAPPMA de Mende. Je réalise également des missions d'intérim l'hiver.
Quel regard portes-tu sur le guidage en France ?
Je trouve que le guidage en France s'essouffle. Le marché est inondé. De plus, la pression de pêche qui s'accroît rend la pêche de plus en plus difficile, ce qui pousse également les pêcheurs à partir dans d'autres pays pour assouvir leur passion. Il est actuellement dur de se constituer une place, c'est pourquoi il faut constamment se renouveler et évoluer.
Quel(s) conseil(s) aurais-tu à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?
En toute humilité, je n'ai de conseils à donner à personne. Cependant, une personne qui s'installe et qui commence à guider doit être au point sur les milieux de guidages (rythme des poissons, comportements, patterns…), offrir un matériel qualitatif et développer une belle éthique.
En tant que pêcheur quel est ton rêve ?
En tant que pêcheur, je rêve d'observer des lacs et rivières en santé, d'une vraie prise de conscience sur la fragilité des poissons et sur le respect qu'ils méritent. Je rêve de voir des actions qui permettent aux brochets de se reproduire dans tous les milieux.
Mon souhait primaire est que chaque stagiaire repart avec émotions et souvenirs.
Et pour la note égoïste, je n'omets pas le rêve de capturer un vrai brochet géant de 130 +.
