La pêche à la mouche en rivière en début de saison au streamer

La pêche au streamer en début de saison peut être une des clefs de la réussite © Enjoy Fishing / Jean-Baptiste Vidal

En début de saison, les eaux sont souvent hautes et froides et les truites léthargiques. L'utilisation de grosses mouches, comme les imitations de petits poissons appelés streamer, permet souvent de faire la différence. Voici comment j'utilise cette technique pour rechercher la truite en rivière.

Le streamer est une mouche-leurre qui imite de petits poissons, de grosses larves ou encore des sangsues.

Ils sont donc souvent imitatifs pour représenter une proie quotidienne.

Ils peuvent également être incitatifs pour déclencher l'agressivité d'un prédateur ou d'un carnassier.

Les imitations de vairon comme celui de Florian Stephane sont très prenant sur la truite
Les imitations de vairon comme celui de Florian Stephane sont très prenants sur la truite

Quand utiliser la pêche au streamer ?

La pêche au streamer, comme toute autre technique peut se pratiquer toute l'année. Les truites sont carnassières et chassent et se nourrissent également de grosses bouchées, notamment de petits poissons, de larves et toute autre proie qui peut leur passer à proximité.

Il est donc possible de pêcher même en plein été au streamer, notamment tôt le matin et tard en soirée lorsque les truites se mettent parfois en chasse.

Néanmoins, on utilise plus souvent la pêche au streamer pour la truite en début de saison par eau froide et haute, car le streamer permet de pêcher assez près du fond et de déclencher les poissons en recherches de proies à forte valeur calorique.

Régulièrement les truites vont se nourrir de vairons, loches, chabots, et même de juvéniles de truite au cours de leur journée. Plus elles sont grosses, plus les truites vont se focaliser sur de grosses proies.

Très beau secteur lent et profond jonché de block pour la pêche au streamer
Très beau secteur lent et profond jonché de block pour la pêche au streamer

Une technique à part entière

La technique consiste à faire évoluer son streamer, qui très souvent, imitera une proie rencontrée dans la rivière (poissons, larves,…) et de prospecter différentes zones intéressantes, où les truites viennent chasser et se poster. Les zones de radiers, les bordures de courants, mais aussi autour des obstacles sont autant de postes à rechercher.

La pêche se pratique principalement vers l'aval (en descendant la rivière), où l'on enverra sa mouche vers la berge opposée avec un angle de 90 à 30° en fonction de la profondeur et vitesse du courant, pour dans un premier temps faire descendre sa mouche, puis l'animer pour imiter la nage d'une proie dérivant, nageant ou blessée. Il est aussi possible de réaliser des lancers amont, surtout pour faire encore plus couler sa mouche.

On peut soit réaliser des dérives inertes (sans animation) pour imiter une proie qui descend le courant, notamment dans des forts courants et ou par eau très froide, soit animer sa mouche pour lui donner vie et simuler son comportement habituel. Dans ce cas, on réalisera de petites tirées et relâchés, ou strips pour ramener sa mouche vers la berge où l'on se trouve. Ne pas hésiter à animer sa mouche d'ailleurs, le long des berges, car elles sont constituées de très bons postes pour la truite, notamment en début de saison.

Le streamer au fil

Ces dernières années avec le développement de la pêche en nymphe au fil (NAF), certains pêcheurs dont je fais partie, utilise ce matériel et cette technique avec un petit streamer, souvent d'une taille plus petite (pour une meilleure pénétration dans l'eau et plus facile à lancer) pour prospecter les postes comme en nymphe. On remplace sa nymphe par un streamer souvent monté sur un hameçon Jig, et noué sur un fil plus costaud en taille 14/16 ou 18°. La pêche se pratique surtout en inerte en dérive mais par contre en pêchant en remontant la rivière comme en pêche en nymphe au fil.

Petites et grandes se nourrissent de poissons, la preuve en est avec cette fario bretonne
Petites et grandes se nourrissent de poissons, la preuve en est avec cette fario bretonne

Matériel pour la pêche au streamer

La pêche de la truite au streamer se pratique généralement avec du matériel spécifique, car il faut lancer des mouches d'une certaine taille.

En fonction de la taille et la profondeur de la rivière, il est courant d'utiliser des cannes de 9 pieds soie de 5, mais surtout 6 et 7, voire plus. Sur les très grandes rivières, il est également possible d'utiliser des cannes switch ou trout Spey pour lancer plus loin, mais aussi des soies ou pointes plus lourdes.

L'emploi de soie avec fuseau décentré à l'avant dit WF est généralement employé pour une facilité de lancer que ce soit en roulé ou en « overhead ».

Afin de proposer sa mouche au « bon étage », il est courant d'employer des pointes plongeantes appelées versileader ou polyleader qui permettront de ralentir la dérive et de présenter notre mouche plus près des poissons. Un peu comme pour la pêche des migrateurs.

Les versileaders sont très pratique pour pêcher à la bonne profondeur
Les versileaders sont très pratique pour pêcher à la bonne profondeur

La pointe sera constituée d'un mono-brin de diamètre adapté à la taille des poissons recherchés, qui varie souvent entre le 16 et le 25° voire plus.

Les streamers les plus couramment employés sont des imitations de vairons, de chabots ou de sangsues de coloris naturels qui oscillent entre le beige, marron, olive et noir. À ces coloris, il est possible de rajouter du blanc, qui peut vraiment bien fonctionner, mais aussi des couleurs plus vives (comme en réservoir). Ils sont souvent montés avec des matériaux naturels comme le lapin, le marabout, et divers plumes et poils.

Cependant, il est possible d'utiliser des streamer colorés ou brillants fabriqués en matériaux synthétiques.

 

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