Projet Mustelus, marquer les émissoles tachetées dans les eaux françaises

© Paul Duval

Pour la quatrième année consécutive, les pêcheurs de loisirs apportent leurs contributions au projet Mustelus. Le projet consiste à marquer de nombreuses émissoles tachetées dans différents secteurs des eaux françaises.

Un projet scientifique

Les marquages sont réalisés par des bénévoles de l'APECS qui prennent part à des campagnes de pêche scientifique de l'Ifremer, mais aussi en autonomie par des pêcheurs de loisir volontaires qui sont formés par l'association. Encore une fois, j'ai re signé sur ce projet et toujours en kayak.

Le site principal en rade de Brest se situe en fond de rade, mais il semble que cette année elle soit bien présente un peu partout dans différents endroits de la rade. Pour cette sortie, j'ai un peu changé mes habitudes. Je ne sors normalement que le matin, mais j'avais une autre activité nautique à réaliser en fin de journée, alors j'ai joint l'utile à l'agréable. En attendant la personne à qui je devais faire découvrir cette pêche, je me mets sur l'eau vers les 15 h 00. Je suis allé chercher une vingtaine de crabes verts en bas de chez moi avant de me rendre sur le site. La bascule de marée est vers les 15 h 30 sur un coefficient de 60. C'est idéal pour ma façon de pratiquer qui se fait uniquement en dérive.

La pêche des émissoles

Mon montage comprend une plombée coulissante que je change au fur et à mesure de la force du courant. Un bas de ligne de 2 m en nylon 45/00 et un hameçon circle hook en 3/0 complètent ce montage simple. L'appât est donc un joli crabe vert, de taille respectable. Prendre de gros crabes sélectionne les clients qui vont s'y intéresser.

Première dérive, au bout de quelques secondes, je me fais voler le crabe, elles sont là… Dérive suivante, je n'attends que 2 ou 3 minutes avant d'intéresser un autre poisson, je ressens le « grignotage » significatif, ferrage à la japonaise, c'est à dire très appuyé pour être sûr qu'il soit efficace et le combat commence. Je ferre à la touche, je n'attends pas que le poisson engame, cela permet de les ferrer sur le bord de lèvres et ne les blesse pas trop. Ces poissons sont destinés, après le marquage, à être relâchés dans les meilleures conditions.

Le combat avec ces petits requins est toujours violent, ce sont des sportifs survitaminés et ils ne se laissent pas remonter facilement. Au bout de quelques minutes, c'est la mise à l'épuisette, j'ai pris une épuisette plus grande pour cela. Avant le marquage, décrocher le poisson, ranger l'espace pêche et gardant le poisson bloqué sous la cuisse. Faire les premières constatations, mâle, femelle ?? Présence de marques de blessures, mise en place de la bague, mesure (pas évident dans le kayak), pesée, le poisson est mis dans un grand sac d'un vendeur de meubles suédois… Cela permet au poisson de se calmer et de ne pas être manipulé plus que nécessaire. Les photos qui vont bien et relâche dans la foulée. Avec l'habitude, cela ne prend pas plus de 2 minutes.

4 autres poissons vont suivre, et 3 se décrocheront au kayak, l'hameçon étant juste coincé dans la commissure des lèvres, c'est le prix à payer pour ne pas les blesser plus que nécessaire. Pour les poissons sortis, cela représentera plus de 5 mètres linéaires. Les poissons faisaient 93, 94, 104, 104, et 117 cm pour la plus grosse qui a eu du mal à rentrer dans l'épuisette. Toutes des femelles, toutes tachetées sauf une qui est peut être un lisse, j'attends confirmation de la scientifique qui pilote ce projet. 8 poissons en 3 heures ce qui est plus que bien.

Le mardi précédent, des équipes en bateaux ont réalisé plus de 60 marquages, elles aiment ce coin de rade. Pour la petite histoire, j'ai récupéré le gars que je devais emmener avec moi, il a pris sa première émissole, elle faisait 104 cm, ses cris de joie résonnent encore en fond de rade.

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