Bonjour Vincent, peux-tu dans un premier temps te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Vincent Quiniou -Je m'appelle Vincent Quiniou, j'ai 44 ans et je suis guide de pêche depuis deux ans. Marin-pompier pendant 20 ans, j'ai profité de ma reconversion pour passer mon BPJEPS au lycée de Caulnes et créer par la suite mon entreprise de guidage « Fish'n vince ».
Pourquoi es-tu devenu guide de pêche ?
Je pêche depuis l'âge de 6 ans. C'est ma grande passion et durant ma carrière militaire et mes années de sapeur-pompier volontaire (que je continue d'ailleurs) , j'ai encadré beaucoup de stages de différents niveaux avec des publics différents. Il m'a paru logique d'allier tout cela en un seul métier, celui de guide de pêche.
Quels types de produits de guidage proposes-tu ?
Mes produits sont variés. Je propose aussi bien des sorties à la journée qu'à la demi-journée en mer, comme en eau douce.
En saison haute, je travaille essentiellement en mer dans le Finistère Sud (baie de Concarneau et les Glénan).
Hors saison estivale, je me recentre sur l'eau douce : les plans d'eau situés à 1 heure autour de chez moi, ce qui englobe plusieurs lacs des Côtes d'Armor, le lac Saint Michel ou le canal de Nantas à Brest.
J'ai un semi-rigide pour la mer. Pour l'eau douce, ma spécialité réside dans la proposition de prestations en kayaks à pédales Hobie. J'aime beaucoup ce type d'embarcation, pour la proximité avec la nature et la discrétion des approches.
Qu'est-ce qu'être guide de pêche pour toi ?
C'est pour moi tout d'abord une chance, qui ne rêve pas d'avoir un bureau comme le nôtre ? Ensuite, c'est un métier qui doit inspirer les stagiaires dans la gestion de notre environnement. Nous devons prêcher la bonne parole pour un avenir halieutique plus serein, cela passe par les réglementations et les mentalités. Tout cela doit être fait tout en montrant les bases des techniques de pêche et les règles de sécurité optimales. C'est donc aussi un métier à responsabilités.
Tu pêches ou pas lorsque tu es en guidage ?
Le guide doit avant tout s'occuper de ses stagiaires. Lorsque je prends une canne, c'est que la pêche est difficile et que je cherche à côté le meilleur combo pour la réussite des stagiaires. Il peut aussi arriver que ce soit le stagiaire qui me demande de pêcher afin de se sentir moins seul ou peut être moins observé.
Que fais-tu lorsque tu ne guides pas ?
Je m'occupe de mes enfants, de mon potager ou du jardin. Je monte également des gardes dans ma caserne de pompiers.
Quel regard portes-tu sur le guidage en France ?
Les mentalités évoluent, les gens commencent à faire appel à nous par rapport notamment aux nouvelles législations qui évoluent très rapidement. Ils comptent sur nous pour s'initier ou se performer sur différentes techniques, mais ont encore du mal à incorporer le fait que faire appel à un guide ne veut pas dire forcément « prendre beaucoup de poissons ».
Le prix reste un frein pour beaucoup de gens, ce qui se traduit par des groupes de co-boating qui apparaissent un peu partout, mais qui ne sont pas du tout encadrés et peuvent faire surgir des dérives... Il y aura certainement des changements encore dans les années à venir, espérons qu'ils aillent dans le bon sens pour nous.
Quel(s) conseil(s) aurais-tu à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?
Bon courage tout d'abord, il est difficile d'en faire son seul métier sur l'année. Faites très attention aux différents statuts d'entreprise qui existent, le choix vous revient, mais faites vous aider au maximum. Enfin, ne négligez pas la communication, c'est primordial, surtout lorsque vous commencez.
En tant que pêcheur, quel est ton rêve ?
Depuis longtemps, je rêve de voyager pour pêcher, je me dis que cela viendra dès que les enfants auront grandi. Je rêve également de m'installer comme guide dans un autre pays comme le Portugal, l'Espagne, l'Irlande ou encore les Pays-Bas.