Les Sargasses, refuges pour les poissons
Rendez-vous est pris en ce dimanche de l'été avec Cédric, le capitaine du bateau Helios, pour rejoindre le large de la côte atlantique et les nombreux bancs de Sargasses qui passent en cette saison.
Ces larges bancs d'algues, dénommés Sargasses, et issus malheureusement de la sure pollution des mers est également un vrai refuge pour les petits poissons. En effet, les juvéniles viennent s'y cacher et grandir, créant ainsi une chaîne alimentaire qui aboutit souvent sur les dorades coryphènes, les thons, et même les marlins ou espadons.
Nul doute que ces moments de pêche en mer offrent de sacré sensations et parfois d'énormes surprises.
Le plus difficile dans cette technique est de repérer ces bancs d'algues qui peuvent être de grande envergure, mais pas toujours simples à repérer dans l'étendue bleue de l'océan. Heureusement, nous avons de l'aide. Nos assistants sont souvent les oiseaux, notamment les "malfinis" qui tournent au-dessus des algues quand il y a des dorades coryphènes en chasse en dessous. Eux aussi, aiment participer au festin.
Après quelques essais sur deux ou trois tâches d'algues de faibles importances, nous ne faisons que de petites sérioles et carangues. C'est Polo qui repère une tâche un petit peu plus importante que les autres avec deux oiseaux qui tournent autour. C'est de bon augure pour la suite.
Nous arrivons doucement avec le bateau et nous nous positionnons à une cinquantaine de mètres de ce magnifique banc de 150 mètres de long et 30 de large.
Des techniques différentes et complémentaires
Nous choisissons trois techniques différentes et complémentaires pour nos premiers lancers. Cédric va plutôt pécher à ce qu'on nomme ici "le Frais". Cela consiste à escher un gros hameçon 10/0 avec un morceau de poisson frais et si possible sanguinolent. Paulo se met au Popper et moi, au leurre dur, légèrement coulant. J'opte pour le jerkuda de Caperlan SW.
L'avantage avec la dorade coryphène est qu'il n'y a pas besoin d'attendre pour savoir si elle est là. Nos leurres touchent à peine la surface de l'eau que nous voyons des bombes jaunes, vertes et bleues sortir de la nappe d'algues pour se jeter sur nos leurres. La dorade coryphène est un poisson à croissance très rapide qui a besoin de beaucoup se nourrir. Il y a une vraie concurrence alimentaire entre elles et les touches se succèdent vraiment très rapidement pour notre plus grand plaisir. Attention, à ne pas trop décrocher de poissons, c'est la meilleure solution pour que tout le banc fuie très vite pour d'autres lieux.
Le matériel pour pêcher la dorade coryphène
Bien sûr, vous pouvez opter pour du matériel lourd en espérant toucher les spécimens de plus de 10 kg, mais ils sont rares. Je vous recommande pour ce type de pêche d'utiliser des cannes suffisamment lights pour prendre du plaisir. Personnellement, j'ai opté pour mon Illicium Power de Caperlan SW qui est une canne dans 20-80 grammes qui offre de vraies sensations de combat tout en ayant une bonne réserve de puissance.
Après quelques petites coryphènes, une jolie dorade de 4 ou 5 kg sera prise par Paulo après un joli combat. Ce poisson fait vraiment vivre des moments intenses avec ces cabrioles hors de l'eau qui sont incessantes et souvent cause de décroches.
En complément de technique, vous pouvez aussi opter pour des leurres souples qui feront très bien l'affaire sur ce type de poisson. Le Tuna de Delalande est un bon exemple de leurre efficace et armé de gros hameçons très solides. Attention tout de même, il n'est pas rare que les barracudas et les thazards soient dans les parages pour défoncer tout ce qui passe à leur portée. C'est aussi cela la pêche exotique.
Pour cette belle journée presque parfaite, nous aurons quelques dizaines de dorades coryphènes à bord, mais également trois jolis thons qui nous auront offert de sacrés combats.
Voilà ! Vous êtes maintenant prêt à nous rejoindre aux Antilles pour des sessions de fou.