Adapter ses sorties aux cibles d'hiver, se recentrer sur certaines espèces, sont des objectifs à mettre en place pour réussir ses sessions. Avec le temps froid qui arrive, on peut dire que nous rentrons dans l'hiver, à nous de nous adapter. Hiver, ne veut pas dire kayak ou bateau au garage ! Bien sûr, les créneaux sont moins nombreux et le froid, à ras de l'eau se fait bien ressentir s'il y a un peu de vent. Mais des créneaux seront à exploiter, alors posons nous les bonnes questions avant et découvrons la pêche du cabillaud.
Une nouvelle espèce à pêcher
Avec la nouvelle réglementation qui court jusqu'en 2026 sur le lieu, une des principales cible d'hiver nous est confisquée. Il va alors falloir revoir ses habitudes et adapter ses techniques à des poissons que l'on ne ciblait pas systématiquement.
Pour cet hiver, mon poisson cible sera le cabillaud. Gadus morhua de son petit nom, morue lorsqu'elle se présente en filets salés, cabillaud lorsqu'elle est fraîche. Poisson très présent sur nos côtes jusqu'à il y a une bonne vingtaine d'années, le cabillaud se faisait occasionnel depuis. Des signes annoncent néanmoins son retour près de nos côtes. Il suffit de voir les publications sur les réseaux qui rendent compte de prises intéressantes sur le sud de l'Angleterre ou sur le nord de la France.
Chez nous, sur la pointe Bretagne, chaque hiver, nous en prenons quelques-uns, sans vraiment les rechercher, en pêchant le lieu. La présence en force également de calamars sur la pointe (une de ses proies de prédilection) renforce aussi ce constat de retour du cabillaud.
Cibler les cabillauds ou morues
Sur le secteur des abers où j'ai mes zones d'hiver, les fonds sur lesquels ils aiment chasser sont des fonds composés de ridains (ridin ou riden). Les ridains sont des sortes de petites vaguelettes de sable plus on moins profondes. Sur ces zones, on va trouver de fortes concentrations de coquillages, couteaux, coques, palourdes, vers marins et des lançons. Ce sont les proies dont se nourrissent les cabillauds sur ce secteur. Les poissons sont véritablement calés entre deux crêtes de sable, tête vers le fond, à rechercher leurs proies grâce à leur barbillon très sensitif placé sous la gueule et qui détecte la moindre vibration dans le sable.
C'est cette caractéristique qui va nous guider dans notre animation.
Les leurres pour pêcher le cabillaud ou la morue
Pour les rechercher, j'utilise des leurre type shad ou eel. De taille 120 à 140 mm. Les couleurs préférentielles sont le rose, le orange, le jaune, le ayu ou les mêmes couleurs, mais en flashy les jours où l'eau est plus chargée. Comme c'est une pêche de fond, il ne faut pas hésiter à surplomber les jours de courant. Sur ce type de fond, les poissons montent rarement dans la couche d'eau.
J'utilise aussi des montages texan, car il n'est pas rare de rencontrer quelques endroits où ça accroche.
L'animation
J'ai souvent tendance à dire que pour ce poisson et dans les conditions qui sont les nôtres sur ce secteur, il faut gratter sous le fond. Ce n'est pas qu'une figure de style. Pour être efficace, il faut vraiment que le leurre se déplace sur le fond. Comme un poisson qui fouille le sable à la recherche de nourriture. Cela envoie également des vibrations que le cabillaud va ressentir à travers son barbillon sensible. Sachant cela, et même en montage texan, les accroches et les pertes de leurres seront fréquentes, aussi, ne partez pas sans leurres et remplissez bien votre boite à leurres en rechanges. Une fois le leurre posé sur le fond, je me sers de la dérive naturelle pour son déplacement, en m'assurant de bien rester au fond.
C'est donc une pêche qui sera plus efficace par petits coefficients. J'ai de bons résultats sur les coefficients de 50/60 à la montante.
Le matériel pour pêcher le cabillaud
C'est le même que pour le lieu, mais pour le bas de ligne, je monte un peu en diamètre. Je mets un bon Topknot Leader de chez Yo Zuri en 33 ou 37/100 qui possède une bonne résistance à l'abrasion. La bouche du cabillaud est pourvue de petites dents très coupantes et ils sont souvent piqués profond, mettant le bas de ligne en contact avec ses dents.
Le combat
Après un ferrage appuyé, voir un double ferrage, le poisson ne partira pas comme un lieu. Sa résistance sera son poids qu'il va imposer sur la ligne et jusqu'à la surface, en donnant quelques coups de tête pour cisailler la ligne. Donc, entre chaque prise, contrôlez l'état du bas de ligne.
En pêchant ainsi, vous n'êtes bien pas à l'abri de piquer un lieu de passage, mais c'est limité, les lieus se nourrissent rarement sur le fond. Par contre, les gros tacauds seront aussi attirés par ces animations. Un tacaud frais est également excellent dans l'assiette. Alors modifiez vos habitudes et recherchez les cabillauds en kayaks ou en bateau cet hiver.