C'est à l'initiative de Jean Le Panse que cette journée sera programmée longtemps à l'avance pour le samedi 23 novembre. Une vingtaine de pêcheurs de deux clubs Mouche (celui de l'Etang neuf et du CMKB) ainsi que moi-même (hors club) devaient se retrouver pour passer un moment agréable au bord du très beau réservoir de St Connan dans les Côtes d'Armor. Finalement, ce sont une douzaine de pêcheurs qui devront faire face à la pluie persistante et des rafales de vent entre 40 et 80 km/h !
Un moment amical juste pour le plaisir
Cela fait plusieurs années que le club mouche local organise des rencontres sur ce réservoir, mais cette année, pas de compétition, juste une partie de pêche entre passionnés, rien que pour le plaisir de se retrouver et de pêcher en réservoir.
Le lac de St Connan situé sur la commune éponyme, d'une surface de 9 hectares permet de pêcher soit à partir de pontons aménagés, soit depuis une embarcation (barque à louer ou en float tube). C'est un très beau réservoir avec deux arrivées d'eau, dont la rivière du Trieux qui une fois passée dans le lac s'écoule jusqu'à Guingamp, et de nombreux postes constitués de bordures avec végétation aquatique, du lit de la rivière et d'une partie plus profonde devant le restaurant et les locaux.
Après un petit-déjeuner offert par l'organisateur, et quelques échanges, nous partons tous en direction des pontons pour pêcher du bord. En effet, le vent est très fort et personne ne décide de tenter en barque.
Pêche main gauche pour une première !
Le vent est Sud et un peu Est, et de ce fait souffle plein axe. Aucune berge n'est à l'abris ! La rive droite permet aux droitiers de lancer malgré un fort vent de travers, et la riche gauche de lancer soit main gauche, soit en back cast (lancer arrière).
Suite à ma chute et lésion aux tendons de mon épaule droite (je suis droitier), je choisis d'emblée la rive gauche pour ne lancer que main gauche, ne pouvant pas du tout me servir de mon épaule droite, sauf pour tenir ma canne une fois les lancers effectués et pour combattre les poissons (à deux mains pour ne pas trop forcer).
C'est la première fois que je pêche toute une session avec ma main gauche et c'est un défi que je dois relever, car je n'ai de toutes façons pas d'autres options !
Des conditions difficiles et des truites boudeuses
Le vent gêne tout le monde, car les rafales sont fréquentes et violentes. La pluie pas très agréable, mais les températures sont correctes pour la période.
La matinée sera calme, les truites seront peu actives. Les pêches en intermédiaire aux streamers, cormorant et petites mouches permettront de prendre quelques poissons. Mais c'est surtout aux boobies que la majorité des truites seront prises lors de cette première session.
De mon côté, après une casse sur une touche violente sur un diawl bach au troisième lancer, il me faudra près d'une heure pour prendre sur une bordure ma première truite de la journée avec un streamer blanc tête orange monté sur une soie intermédiare.
Avec mon pote Kévin qui est sur le ponton d'à côté, on se consulte pour essayer différentes techniques. Personnellement, je suis incapable de pêcher comme avec ma main directrice. Je lance moins loin, me fatigue vite et donc je choisir des pêches différentes que j'aurai pu utiliser en temps normal.
Je tente la pêche au bung pour éviter de lancer souvent et ne pas forcer. Malgré le changement de profondeur et de mouches (cat bug, wormy fly, nymphe de chiro, blob,…) aucune touche avec cette technique qui peut être efficace dans certaines conditions.
Je me décide de me mettre au fond puisque plus aucune touche en intermédiaire, avec ma SAGE Sonic 10 pieds de puissance 7 équipée d'une soie plongeante S7 pour utiliser différentes mouches (boobies, fab, blob) de fond.
Après quelques essais, toujours pas de touche sur des montages qui me permettaient de pêcher à différentes hauteurs d'eau.
Kévin, qui jusque-là n'a pas eu une seule touche pique une jolie truite au FAB. Il est aux anges, car travaillant beaucoup, il n'a guère le temps d'aller pêcher. Malheureusement elle se dérochera pendant le combat ! Puis plus rien pour lui de la matinée.
Il semble que les pêcheurs d'en face aient un peu plus de succès, du coup je monte un train de deux booby clairs et plus petits dont un sparkler booby en pointe à 60 cm du bout de ma soie.
Après avoir gratté le fond en douceur et tenter de nombreuses animations et pauses, c'est en rarement vite en rolly polly que je prendrais un peu avant midi ma deuxième truite. Une grosse de plus de 2 kg très combative et puissante. Cela fait plaisir !
L'après-midi, encore plus difficile
Il est l'heure de la pause-déjeuner qui sera très conviviale et où nous échangeons sur les mouches et techniques adoptées lors de cette matinée. Un petit break appréciable avec ce temps désagréable. Ce réservoir dispose d'une salle chauffée, équipé d'un micro-onde, bouilloire et de tables & chaises, très pratique pour les cours de montage, et prendre son repas à l'abri des intempéries lorsque nécessaire. Vous y trouverez le matériel pour équiper les barques en cas de location (via internet).
Personne n'a fait de vrais scores et les prises sont entre 0 et 3 truites pour ce matin. Rien de folichon, mais c'est la pêche, et il faudra encore se creuser les méninges pour trouver la pêche de l'après-midi.
Plusieurs pêcheurs ne resteront pas pour cette deuxième session, pour cause diverses, mais la météo est certainement le facteur principal.
Avec Kévin on repart sur nos postes. Je suis obligé de rester là pour pouvoir lancer. Et Kévin reste aussi sur son ponton. Nous sommes nombreux et il faut se répartir les pontons.
Les conditions se détériorent encore plus et nous sommes confrontés à des rafales encore plus fréquentes et violentes. La pêche à la mouche dans ces conditions n'est vraiment pas facile !
Deux pêcheurs, sortiront les float tubes. Cela permet d'aller pêcher d'autres secteurs qui ne sont pas accessibles du bord. Souvent une bonne option. J'aurai bien été en barque, mais je ne pouvais ni ramer ni relever l'ancre très lourde.
La pêche est aussi difficile voire plus dure que le matin. En insistant au fond, je prendrai une autre très belle truite encore sur mon booby sparkler, cette fois en strippant, mais sur une grosse accélération. Elle fait plaisir, car cela fait bien une heure que nous avons repris la pêche. J'avais tenté au streamer en soie intermédiaire, mais rien. Changé plusieurs fois de mouches et tenter des choses que l'on fait peu. Grosse leech articulée ou snake fly, gros sparkler imitant un gardon (très présents sur ce lac et dont se nourrissent les truites) pour déclencher des touches, d'autres coloris de streamer. Mais rien n'y fait.
Quelques lancer plus tard, au relevé en fin d'animation, une autre belle truite vient taper timidement dans mon sparkler booby, mais elle ne restera piquée que quelques dizaines de secondes ! Mince !
Nico, du club mouche local piquera et sortira un gros brochet de 80/90 cm sur un booby en milieu d'après-midi ! Une prise plutôt rare, car la mouche est très petite (et pas du tout adaptée au brochet) et il aurait dû se faire couper net. Heureusement, le poisson a été piqué en bordure de gueule et le fil, adapté pour la truite, a tenu le coup ! Bravo à lui. Cela a dû égayer sa journée !
La pêche reste dure et le vent de plus en plus fort. Tout le monde en a ras le bol et petit à petit le réservoir se vide. Avec Kévin, nous décollons à 16 h 30. Rien ne sert d'insister. Les truites ne sont pas mordeuses aujourd'hui, et les conditions loin d'être agréables. Nous sommes quand même là pour prendre du plaisir…
Une journée tout de même appréciable, car je n'avais pas pêché depuis quelque temps suite à ma blessure, et un moment de partage et de convivialité entre pêcheurs bretons.