S'échauffer en prospectant les hauts-fonds
Aujourd'hui, cap vers le sud. Après un bon petit déjeuner et une petite heure de navigation, nous approchons ce qui ressemble, sur notre GPS portable, à une vaste lagune. Nous nous laissons dériver discrètement sur les 500 derniers mètres avant de rejoindre la petite entrée. Pour l'échauffement, nous ratissons un haut-fond cabossé où s'entrelacent plusieurs courants. Aujourd'hui, c'est au tour de Christophe d'être sur la proue. Une détonation nous fait lever les yeux, la chasse est 20 mètres devant. Il expédie son stickbait avec dextérité sur la zone et livre la toute première lutte matinale. Une belle pièce de 76 cm !
Exploration d'une lagune sauvage regorgeant de poissons trophées
Direction la lagune. On emprunte un chenal étroit et très encombré. À la sortie, nous découvrons - stupéfiés - une interminable étendue d'eau bordée de forêt, de marécage verdoyant et de nénuphars. Les oiseaux colorés y sont également abondants. 30 minutes après notre premier beau poisson, c'est à mon tour d'être littéralement agressé à deux mètres du bateau. Mon leurre à hélice a réussi à leurrer un spécimen de 81 cm ! 15 minutes plus tard, j'enchaine avec un poisson mesuré à 77 cm. La journée débute sur les chapeaux de roues.
Prospection, lutte et casse avec un peacock-bass géant
À l'approche de la jonction d'un marécage et de la lagune, j'observe une variation du fond. Je mesure plus de cinq mètres. Je décide, pour la première fois, de passer au spinnerbait renforcé et de pêcher bien au fond. Quelques minutes après, je me fais presque arracher la canne des mains… Ça tire fort, très très fort, comme jamais depuis le début du séjour. Au bout d'une trentaine de secondes, la ligne cède. Je suis dépité. Je ne l'aurai même pas aperçu. C'était un monstre, à coup sûr.
La pêche au fouet, une technique pour tirer son épingle du jeu
Jusqu'au déjeuner, nous touchons des « petits » entre 50 et 60 cm. Une fois l'heure venue du repas, nous gagnons une petite plage de rochers. J'explore ensuite les alentours avec ma canne à mouche. Encore une belle collecte de peacock-bass aux couleurs vives compris entre 30 et 40 cm. Jusqu'au moment où la touche fut aussi violente que mon ferrage. Ma canne se brise sur le premier brin. Elle était probablement mal emboîtée. Déception. Je ramène (à la main) tout de même mon plus joli peacock-bass à la mouche. Les peacock-bass semblent adorer les poils et les fibres synthétiques des mouches. Vous l'aurez compris, si vous envisagez d'explorer les Rio d'Amazonie, je vous recommande vivement d'emporter un fouet.
Séquence de folie avec des peacock-bass en chasse
Nous partons patrouiller un large bras de la lagune. Rapidement, nous enchainons les belles prises en pêchant au fond. Christophe, d'abord, au Rapala (68 cm) et moi ensuite avec un spinnerbait (77 cm). Sur 300 mètres de prospection en aller-retour, les touches et les prises de poissons compris entre 60 et 70 cm se multiplient. Les combats sont néanmoins survitaminés. Nous sommes donc très concentrés, presque dans un état second. Nous éprouvons le sentiment que durant cette séquence, tout est possible. C'est ce qui s'appelle avoir de la chance !
Le « big one » du séjour : 89 cm !
Après cette euphorie, nous progressons vers une zone moins profonde. Christophe opte pour un leurre à hélice et moi un popper. À 50 mètres, une rangée de nénuphars bien verte attire mon attention. C'est loin. Je catapulte le leurre de toutes mes forces qui atterrit tout au bord. Trois mètres d'animation et c'est la déflagration. Je ressens tout de suite qu'il y a du lourd au bout de la ligne. Éloigné du bateau, le carnassier file à pleine vitesse vers la droite. Alors que ma canne encaisse ses vigoureux coups de gueule, je perds soudain la tension. Je suis contrarié et commence à rouspéter. Je l'ai pourtant bien ferré !
Je mouline doucement et je vois mon fil se retendre à nouveau. Le poisson avait changé de direction, comme celui du premier jour ! À l'approche du bateau, avec son énorme bosse sur la tête, nous comprenons que nous avons affaire à un gros mâle. Il est si beau que nous décidons de regagner la berge pour immortaliser l'instant. Nous le mesurons à 89 cm sur la réglette IGFA. Nous sommes comblés ! Mais pas pour autant rassasiés.
Après ça, nous enchaînerons un doublé de 78 cm, rien moins que ça, sous un cyclone tropical. Notre trajet de retour sera couronné par de merveilleuses couleurs post pluie. Quelle journée !