Pour le pêcheur en kayak que je suis, cette période est bien souvent le moment de se poser quelques questions. Mauvais temps oblige, le pêcheur en kayak est souvent à quai à cette période de l'année. En plus du mauvais temps, la réglementation mise en place cette année 2025 va nous obliger à revoir en profondeur nos habitudes d'hiver.
Jusqu'à présent, le lieu, et ses techniques de pêche afférentes, occupaient la plupart de nos sessions hivernales. Ce n'est maintenant plus possible, cette ressource nous est maintenant fermée. Pas la peine de se morfondre, intéressons-nous plutôt aux espèces encore accessibles pour nous autres modestes pêcheurs récréatifs.
De nombreuses espèces à pêcher en hiver
Beaucoup d'espèces ne sont pas encore entrées en cycle de reproduction et sont donc encore en activité alimentaire, en voici quelques-unes.
Dans la famille des sparidés, deux espèces sont bien présentes, le sar commun (Diplodus sargus) et la dorade grise (Spondyliosoma cantharus ). Ces deux espèces sont de proches cousins et ont des habitudes de vie à peu près similaires. Sur la pointe Bretagne, la période de reproduction commence vers mars/avril selon les températures. Le signe à surveiller, c'est lorsque les dorades grises commencent à prendre une teinte bleue sur la tête, elles rentrent alors en période nuptiale. Ces deux espèces se portent bien pour le moment.
Différentes techniques de pêche
Les techniques de pêche, pour nous kayakistes, sont la recherche aux tenya, madaï ou kabura. Pour le sar, les poissons sont souvent sur les zones de cassants les plus profondes de la rade de Brest, entre 25 et 50 m de profondeur, ils affectionnent les zones de courant. Un tenya habillé d'une gambas entière ligaturée fera la différence. La touche est brutale et la défense violente. Les poissons de 2 à 3 kilos ne sont pas rares et, sur du matériel léger, c'est assez intéressant. Attention aux dents lors de la décroche du poisson !!!
Pour la dorade, le même tenya avec la gambas décidera les plus beaux individus. Elles répondent bien également avec un kabura/tentacules de céphalopodes. Les fonds de 15 à 30 m sont à rechercher.
Dans les deux cas, il faut pêcher en utilisant la dérive du kayak et rester près du fond.
D'autres espèces de poisson à pêcher
Les autres espèces à rechercher également à cette saison et avec de bonnes chances de les trouver sont les grondins. Il en existe quatre variétés en rade de Brest. Les deux plus communes sont le grondin perlon (Chelidonichthys lucerna) aussi appelé trigle hirondelle, tombe ou galinette, et bien d'autres surnoms encore. L'hiver, il n'est pas trop regardant et se prend un peu à toutes les techniques, j'en ai même pris à la turlutte en pêchant le calamar. C'est un poisson aux magnifiques couleurs, ce qui donne en général de belles photos.
Le deuxième est le grondin rouge (Chelidonichthys cuculus) aux mêmes habitudes alimentaires que le grondin-perlon.
Très présents encore en rade, les céphalopodes, seiches, calamars et poulpes sont aussi à rechercher. Si les classiques turluttes marchent bien, surtout en montage Tataki, les turluttes cages avec une sardine, ou un morceau de maquereau, feront craquer les poulpes du coin.
En pêchant aux morceaux de poissons, vous pourrez aussi tomber sur les petites roussettes (Scyliorhinus canicula). Elles aiment les fonds sablo-vaseux dans les fonds de 20 mètres de profondeur.
Cette liste n'est pas exhaustive et d'autres espèces peuvent être rencontrées en rade, à cette époque, comme les balistes ou les tacauds. Comme on peut le voir, il est bon de profiter des quelques créneaux météos que cet hiver ne va pas manquer de nous donner et de faire de belles sessions poissonneuses en attendant le printemps.
