2024 tire sa révérence. Cette saison passée fut exceptionnelle concernant la pêche du thon rouge au leurre.
Voilà maintenant six ans que, durant l'été, je pêche exclusivement ce poisson.
De juillet à fin octobre, toutes mes sorties sont dédiées à la traque de ces géants de mer qui sont capables de nous faire parcourir des centaines de milles pour les trouver.
La saison 2025 de pêche du thon rouge ne commencera que dans plusieurs mois. Le temps d'ici là sera mis à profit pour préparer le matériel, monter de nouvelles cannes, mais aussi tirer les enseignements de la saison passée pour progresser continuellement.
Suivre les oiseaux qui volent dans une même direction
La recherche des thons peut être compliquée tant les zones sont vastes. Pour se faciliter la tâche, les informations entre pêcheurs sont souvent la clé. Cela n'est pas toujours possible, malheureusement.
Lorsque je me sens "perdu" sans idée d'où aller, je me tourne vers les oiseaux qui sont, à coup sûr, nos meilleurs alliés. J'ai pris pour habitude, dans ces situations, de les suivre lorsque je constate qu'ils prennent tous la même direction. Cela peut se faire sur de nombreux miles, mais une fois parti, je vais jusqu'au bout.
Force est de constater qu'après cette saison 2024, où j'ai appliqué cette stratégie lors de journées compliquées, le résultat est souvent payant. Le risque, en revanche, est de se limiter à quelques miles et de ne pas pousser plus loin. Il m'est arrivé de parcourir jusqu'à 10 ou 15 miles en les suivant avant de trouver une zone très active.
Rester à proximité des détections de thons au sondeur
Les thons ne sont pas actifs durant l'intégralité de la journée. Des périodes de répit sont courantes, ce qui peut semer le doute dans l'esprit des pêcheurs qui continuent de chercher les poissons. Le sondeur est un outil très utile pour la recherche, car il permet de localiser les bancs de poissons fourrage. Les thons ne sont généralement pas loin.
Il m'est arrivé d'observer des détections de bancs de thon rouge de grande taille. Très denses, ceux-ci regroupent des dizaines d'individus. Ces détections se trouvaient à quelques mètres sous la surface, mais aucune chasse n'était visible.
Dans ce cas-là, il s'est avéré intéressant de patienter à quelques centaines de mètres, parfois jusqu'à 30 minutes, avant de voir la chasse se déclencher. Ces zones, repérées au sondeur, sont à ne surtout pas négliger. Tôt ou tard, une chasse se déclenchera sûrement.
Positionner le bateau au milieu de la chasse
L'approche des chasses est un sujet qui fait débat. Entre les partisans de l'approche en douceur et ceux qui y vont franchement. Je fais partie de la seconde école dans la majorité des cas. Le choix dépend du comportement du poisson.
Il est bien évident que si j'ai affaire à des poissons plutôt méfiants qui ont tendance à marsouiner en surface ou des chasses qui ne durent que quelques secondes avant de sonder, il faudra adapter l'approche. En revanche, lorsque les chasses sont intenses, sous forme de jacuzzi comme on le nomme dans le jargon des pêcheurs de thon, je n'hésite pas à entrer directement dans la chasse.
La raison de ceci est de permettre de pêcher à l'extérieur de la chasse depuis le centre. J'ai constaté que les poissons, une fois ferrés, ont tendance à partir à l'opposé du ferrage. Ainsi, ils sortent généralement de la chasse, ce qui permet de limiter le risque de casse par un autre congénère lorsque la ligne frôle l'un d'entre eux.
Utiliser un bas de ligne de gros diamètre
Cette pêche n'est pas celle de la finesse. Pour faire face à des poissons qui peuvent dépasser les 250 kg, un matériel spécifique est nécessaire. La canne, le moulinet, la tresse, ainsi que le bas de ligne sont démesurés.
En parlant de bas de ligne, j'ai fait l'erreur par le passé de descendre en diamètre trop fin. Oui, sur certaines sessions difficiles, cela permet sûrement de décider les poissons les plus récalcitrants.
Quand je parle de diamètre de petite taille, je considère un choc leader en 120 ou 100 lbs (40/100 mm). L'inconvénient à cela est le risque de casser lors du lignage du poisson. Étape qui consiste à saisir le bas de ligne, afin de pouvoir maîtriser le poisson, le décrocher et le relâcher dans de bonnes conditions.
Durant le lignage, la tension est au maximum. Le pêcheur tient fermement le bas de ligne dans la main et la canne n'absorbe plus les possibles rushs du thon.
Cette étape intervient après un combat, qui peut être plus ou moins long, durant lequel le choc leader est fragilisé par les dents du poisson. Je ne compte plus le nombre de poissons cassés durant cette étape.
À présent, même face à des poissons de taille moyenne, j'utilise un bas de ligne bien plus gros, compris entre 170 et 220 livres.
Ainsi, je ne rencontre plus de problèmes aux lignages, même face aux poissons de taille. Je n'ai pas constaté de réelle diminution du nombre de touches, y compris les journées difficiles.
