Qu'est-ce que la technique de la pêche en « washing line » ?
Le « washing line », traduction littérale de corde à linge, est une technique qui a été développée par les pêcheurs en réservoir anglo-saxons. Elle permet de maintenir dans la couche d'eau, souvent près de la surface, une ou deux mouches, généralement de petites nymphes grâce à une mouche flottante, dans la majorité des cas même si des variantes existent.
Elle devient de plus en plus utilisée en France et permet de duper les poissons éduqués ou tout simplement de présenter différemment de nymphes, souvent de chironomes, mais pas que.
Quel matériel utiliser ?
Il est courant d'utiliser une canne de 10 pieds pour soie de 7 ou 8, mais il est possible de pêcher avec une canne de puissance 6 lorsque les conditions s'y prêtent.
On utilisera différentes soies en fonction de ce que l'on veut faire, mais surtout de l'activité des poissons et leur positionnement dans la couche d'eau.
Dans la plupart des cas, c'est une soie flottante qui sera montée, mais une soie à pointe intermédiaire comme la Rio Midge-tip ou midge-tip long, permettra de faire rapidement descendre les mouches à la profondeur voulue et de tendre le bas de ligne.
Dans d'autres situations, lorsqu'il y a du vent ou si les poissons sont un cran plus bas dans la colonne d'eau, nous pourrons utiliser une soie intermédiaire lente ou rapide, et éventuellement une soie plongeante S3 pour suspendre nos mouches plus en profondeur notamment dans les lacs profonds et si les truites sont moins proches de la surface.
Dans le cas d'une pêche en soie flottante ou midge-tip, la plus couramment employée, le bas de ligne sera simple et constitué en fluorocarbone pour ces caractéristiques : invisible, densité supérieure à l'eau, et raideur. En fonction de la taille des poissons, leur méfiance, de la couleur de l'eau, on pourra utiliser du 16° au 20° (rarement plus, mais parfois on est obligé de descendre en 14°). Il sera constitué de 2 ou idéalement 3 mouches, ce qui permet de présenter plusieurs nymphes (2) montées sur potence, que l'on espacera de 1,20 à 1,50 environ avec un dernier brin de taille identique ou légèrement plus court qui portera la mouche de pointe, flottante.
Quelles mouches utiliser ?
En soie flottante ou midge-tip la mouche de pointe sera souvent un booby qui joue parfaitement le rôle de flotteur, mais qui peut aussi attirer les truites de loin. Elles pourront prendre le booby ou venir le voir et prendre l'une des nymphes.
Il est courant d'utiliser aussi un FAB (un blob avec un cul en mousse), une imitation de cousin (tipule) en mousse, ou une grosse sèche bien graissée ou en poils de cervidé. Le but étant de garder les mouches près de la surface. La mouche de pointe prendra également des poissons donc il faut la choisir en fonction du comportement des poissons et ne pas hésiter à changer de modèle également.
Les nymphes seront soit des chironomes non lestés de différentes tailles et couleurs, soit une cormorant, un diawl bach ou encore une petite nymphe en ORL (Oreille de lièvre), une pheasant tail ou tout autre nymphe.
En soie intermédiare lente, nous pouvons réaliser le même montage.
En soie intermédiaire rapide ou soie plongeante S3, nous pouvons encore monter un booby ou un FAB (foam arse blob) pour les mêmes raisons que précédemment, mais dans certaines situations, un blob pourra être utilisé. Il n'aura plus le rôle de suspendre les mouches, mais il coulera tout en douceur, au lieu de faire remonter les mouches ou les suspendre et permettra de rechercher à différentes hauteurs. Cela peut être intéressant pour chercher les poissons.
En action de pêche, cela donne quoi ?
Il est important de réaliser un bon lancer pour que le bas de ligne se tende et que les mouches soient en action de pêche tout de suite. À l'impact, les truites en maraude peuvent être rapidement intéressées par nos mouches.
Dans le cas contraire, lors d'un lancer approximatif, il faut tout de suite réaliser une tirée plus ou moins longue pour retendre son bas de ligne et le positionner correctement.
En soie flottante, le but est de laisser les mouches pêcher sans rien faire. La pêche en statique est très prenante, croyez-moi, surtout sur les poissons éduqués qui se méfient de toutes les mouches animées. S'il y a du vent, les mouches vont encore mieux pêcher, car elles vont « travailler » toute seule, et les poissons seront encore moins méfiants.
En soie intermédiaire lente, on peut fonctionner de la même manière. Il est fréquent que la mouche de surface coule. Ce qui ne gêne en rien.
Les touches sont soit ressenties dans la main, celle qui tient la soie, soit visuelles. Il faut constamment regarder la pointe de sa soie ou la mouche flottante.
En soie intermédiaire rapide ou plongeante S3, il est courant d'animer ses mouches par un léger tricotage alterné de pause. Les mouches montent et descendent dans la couche d'eau, ce qui est très attractif. La touche est souvent sensitive puisque plus de mouche flottante en surface, mais il faut toujours regarder le bout de sa soie, car des touches fines peuvent avoir lieu.
Dans la plupart des cas, les touches sont violentes. Il faut garder un angle pour éviter la casse et laisser le bas de ligne et la soie se tendre avant de lever la canne en douceur. Mais attention certains jours les petites tirées infimes peuvent arriver fréquemment.
Montage en soie flottante ou midge-tip :
Mouche de pointe : booby, FAB, grosse mouche sèche ou encore un tipule.
La mouche maintient les nymphes proches de la surface.
Légendes
1- Soie flottante ou midge tip
2- Bas de ligne en 16° à 20°
3- Potence
4- Raccord soie / bas de ligne
5- Nœud chirurgien
A- Surface de l'eau
B- Fond
C- Profondeur
Montage en soie intermédiaire lente :
Mouche de pointe: booby, FAB, tipule en mousse.
Les mouches seront suspendues un peu plus bas sous la surface.
Légendes
1- Soie intermédiaire lente
2- Bas de ligne en 16° à 20°
3- Potence
4- Raccord soie / bas de ligne
5- Nœud chirurgien
A- Surface de l'eau
B- Fond
C- Profondeur
