Pêcher efficacement la truite au leurre avec des minnows coulants

Truite prise avec un minnow coulant © Morgan Calu

Dans la nébuleuse de solutions proposées, certains leurres se démarquent sur les salmonidés dans des situations particulières. Parmi les poissons nageurs très utilisés pour la traque de la truite, on trouve les minnows coulants. Déroutant aux premiers tours de manivelles, ils sont eux aussi redoutables dès qu'on a bien saisi les opportunités qu'ils apportent et les conditions de pêches où ils excellent.

Les minnows coulants se caractérisent par leur densité élevée. Ils sont plus denses que l'eau (l'eau a une densité de 1, pour une masse volumique de 1g/cm3) et possèdent une densité de plus de 1. Pour ce faire, ils sont lourds et compactes, c'est-à-dire peu volumineux. Ils ont une silhouette pisciforme (de poissons) et une forte inertie.

Les minnow coulant sont pertinents pour pêcher amont en rivière ou pour pêcher en lac
Les minnow coulant sont pertinents pour pêcher amont en rivière ou pour pêcher en lac

C'est cette inertie qui a dérouté pas mal de pêcheurs. En effet, ces minnows denses se mettent en nage et en mouvement plus difficilement, avec plus d'énergie que leur cousins flottant ou suspending moins denses. Il faut « rentrer dedans » pour les faire bouger.

Les atouts des minnows coulant

En premier lieu, ils ont la forme d'un poisson (pisciforme) et sont très pertinents pour leurrer les truites dont une grande partie de leur alimentation est constituée d'autres petits poissons. Ensuite, ces minnows coulants possèdent une forte inertie. C'est-à-dire qu'il faut générer une certaine force pour les déplacer. Cela les rend tout indiqué pour pêcher les courants puissants et certains postes, sans que ceux-ci ne se fassent trop facilement « balayer » par la force du courant.

Cette belle fario a complètement engamer ce Illex Tricoroll Ryushin SHW 70
Cette belle truite fario a complètement engamé ce Illex Tricoroll Ryushin SHW 70

On pourra ainsi pêcher efficacement et creux sous les chutes, les rochers, les veines puissantes… On pourra aussi les utiliser judicieusement pour les pêches de postes précis vers l'amont.

Cette compacité et densité sont aussi un plus pour lancer précisément, sur des postes de surface restreinte qui exigent de faire évoluer le leurre précisément.

Les animations sont principalement des jerk et twitch marqués, imprimés par le pêcheur via des coups de scions. Ils vont désaxer le leurre qui va avoir une nage ample, un fort roulis et déhanché. Cela rend le leurre attractif et très présent, même sur des postes « courts » où le courant est fort.

Les minnows coulants sont un leurre indispensable pour la traque de la truite au leurre
Les minnows coulants sont des leurres indispensables pour la traque de la truite au leurre

J'utilise aussi beaucoup ces leurres pour battre du terrain en lac et pêcher creux là encore. Ils se lancent loin, même face au vent. On les laisse ensuite couler jusqu'à la profondeur souhaitée, puis on les ramène rapidement ou via des twitchs nerveux qui attisent la curiosité des truites et les invitent à passer à l'attaque !

Le matériel adapté

Pour bien animer les minnows coulants et bien retranscrire les coups de poignée, il faut une canne nerveuse et directive. Avec une canne trop « molle » ou parabolique, plus destinée au leurre métallique, les animations vont être absorbées par la canne et mal transmissent au leurre. Il faudra alors forcer les mouvements ou avoir un poisson nageur coulant qui ne nage pas amplement… Les deux cas sont à éviter. Pour les ruisseaux, torrents, et l'emploi de petits poissons nageurs (moins de 5 grammes) le nylon fait l'affaire et encaisse ce que la canne nerveuse n'encaisse pas. Il évite de trop nombreux décrochés notamment sur les pêches en amont.

Le tricoroll est l'un des minnows coulants le plus connu
Le tricoroll est l'un des minnows coulants le plus connu

En grande rivière, sur des pêches en aval, ou en lac, la tresse offre plus de précision dans le travail de gros poissons nageurs (plus de 5 grammes) et la taille des poissons, souvent plus conséquente, pousse naturellement la canne à se courber et à encaisser le poids du poisson.

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