La réglementation
Selon les départements, la réglementation peut changer et inspirer un grand flou dans l'esprit des pêcheurs. Il faut d'abord savoir que la base de la réglementation pêche est imposée par le Code Rural qui définit le minimum applicable, ensuite, chaque fédération départementale, associée au préfet de région décide de la réglementation locale en fonction de ses adhérents, de ses milieux et de sa population piscicole.
Avant toute chose, il est primordial de vous renseigner auprès de la fédération de pêche de votre département pour prendre connaissance de la réglementation, sur leur site internet ou en les contactant directement. Cependant, sur tous les départements français l'utilisation de vers de terre (lombrics), larves ou encore insectes est autorisée en période de fermeture. Certaines régions autorisent le ver manié, mais d'autres l'interdisent comme le département de l'Hérault ou celui du Maine-et-Loire par exemple. L'utilisation de leurres souples imitant ces appâts naturels ou l'utilisation de mouches (sèche, émergente, nymphe) est autorisée dans certains départements comme celui de l'Ille-et-Vilaine.
Une chose est sûre (hormis quelques départements qui imposent une taille minimum pour les vifs) : l'utilisation d'un poisson fourrage (gardon, rotengle, vairon, etc.) pour la pêche au vif, au mort manié ou au posé est strictement interdite, ces appâts se voyant trop susceptibles de capturer un brochet ou un sandre, qui à cette période sont en période de reproduction, donc protégés.
La fermeture, une opportunité
Pourtant la pêche de la perche par exemple, reste quant à elle praticable à cette période, et il est même très courant d'en croiser de très jolis spécimens. Les poissons en général, bien que réduisant leur activité alimentaire, n'en restent pas moins vivants et dans l'obligation de se nourrir pour survivre et seront, sans aucun doute, amateurs d'un beau ver gorgé de protéines, ce qui laisse percevoir de nombreuses opportunités de capture avec un panel d'espèces (chevesne, carpe, rotengle, mulets…etc) toutes aussi combatives et unes que les autres sur un matériel adapté.
Il sera même plaisant pour le pêcheur qui en saisira l'opportunité, d'apprendre de nombreuses choses sur les comportements de ces autres espèces qu'il ne cible pas habituellement et qui sont, rappelons-le, le garde-manger des gros carnassiers tant convoités et qui se tiendront donc régulièrement à proximité.
Techniques et matériel
La technique du Drop-shot sera la plus adaptée pour pêcher sous la canne, mais on pourra aussi utiliser le montage Carolina qui permettra de lancer et prospecter un peu plus de terrain.
Une canne spinning light ou médium-light équipée d'un moulinet taille 2500 garni d'une tresse en 0,08 à 0,12 mm est une bonne base. Du bord, elle doit être assez longue (2 m à 2,70 m), de manière à bien pouvoir pêcher sous la canne et dans les structures. En embarcation on pourra réduire la taille pour plus de confort (1m80 à 2m20).
Le montage Drop shot repose sur le principe d'un lest placé sous l'appât tandis que la Carolina trouvera le bas de ligne dans la continuité de la plombée assurée par un plomb balle. Seuls diffèrent les hameçons par rapport à ces montages utilisés aussi avec de leurres. Le pêcheur au vers appréciera de petits hameçons simples avec deux ardillons sur la tige qui améliorent le maintien du ver mais des hameçons simples plus classiques style hameçons pêche de la carpe en taille 8 à 10 conviendront parfaitement. La distance entre le lest et l'esche peut varier de 15 à 80 cm.
À cette époque de l'année, maintenir le ver près du fond est souvent plus rentable.
Aux vers naturels, bien plus encore qu'avec des leurres, les « non-animations » seront redoutables et il suffira, bien souvent, de tout poser sur le fond ou de laisser l'esche descendre lentement sur le fond, tout en gardant simplement le contact pour sentir les petites touches.
Où les trouver ?
Pour trouver les belles perches ou autres poissons ciblés à cette époque où l'eau est relativement froide, il faudra chercher les secteurs relativement profonds et moins sujets aux variations de température et surtout abrités du courant, où on retrouvera les concentrations de poissons blancs du type ablettes, gardons, petites brèmes…, et donc aussi les carnassiers qui s'en régalent sans aller les chercher trop loin.
Enfin, ce qui est sûr avec la pêche au ver, c'est qu'on peut avoir de belles surprises et on ne sait jamais sur quoi on va tomber. C'est simple, tous les poissons raffolent de vers de terre, même les carnassiers ! Il n'est donc pas impossible de capturer un sandre ou un brochet accidentellement avec cet appât. Dans ce cas, on le remettra à l'eau le plus rapidement possible sans le déplacer afin de garantir le minimum de traumatisme ou qu'il ne retourne pas sur son nid.
