Retour de session / Retour aux sources pour cette ouverture truite au Pays des Abers

Une ouverture avec le petit-fils © Paul Duval

Si dans mes comptes-rendus de sessions, je montre souvent la partie mer des Abers, sur la côte, le pays des Abers, c'est aussi des petites rivières sauvages où chaque truite se mérite. Cette ouverture de la truite en première catégorie est un rendez-vous familial depuis maintenant une dizaine d'années.

Un rendez-vous incontournable

Au début, j'y allais avec le fils puis nous avons débauché mon petit-fils. Depuis 10 ans, c'est maintenant un rendez-vous incontournable que nous attendons avec impatience. Cette année, la météo s'est montrée sympa, un peu couvert le matin, puis ciel dégagé ensuite, pas mal de vent tout de même ce qui ne nous a pas aidé dans la conduite des lignes. Nous pêchons surtout au toc en ce jour d'ouverture, c'est une pêche qui ne nécessite pas beaucoup de matériel, tout tient dans une poche.

Comme toutes les années, nous nous retrouvons sur les berges des ruisseaux des sources des Abers, dans le Finistère nord. Ce sont des cours d'eau sauvages, il n'y a pas de lâchers et chaque ruisseau possède sa propre souche locale. Suivant les ruisseaux, les poissons ne possèdent pas la même robe.

Dans un cadre sauvage

Cette journée est surtout l'occasion de nous retrouver autour d'une passion simple dans un cadre sauvage. C'est aussi l'occasion d'une petite battle entre nous où le chambrage est de rigueur… Cette année n'a pas failli à la règle. Dès le début de journée, nous prenons la tête avec mon fils, les truites sur ces ruisseaux ne sont pas très grosses, mais assez nombreuses, de toute façon, elles sont toutes remises à l'eau après la séance photos.

Pendant les deux premières heures, nous les enchaînons, le petit-fils restant capot, mais nous lui avons appris à ne pas renoncer, alors il continue. Remontant le cours d'eau, nous tombons, après deux heures sur les premiers pêcheurs, on tape un peu la discute, ce sont aussi deux pères avec leurs enfants, nous ne sommes pas les seuls à partager au bord de l'eau, ça rassure un peu quelque part...

Nous les laissons continuer et décidons de changer de ruisseau, le temps de remonter à la voiture, nous avons bien descendu 2 km de berges, nous reprenons le véhicule et nous nous déplaçons sur une autre source. Nous avons commencé par les sources du Wrac'h, nous sommes maintenant sur les sources du Benoît. Avant de reprendre le cours de la battle, nous faisons la pause casse-croûte, moment magique où le chambrage reprend de plus belle, une bonne bière bretonne accompagne le jambon beurre et un thé glacé pour le gamin...

De belles truites sauvages

Après une bonne pause d'une demi-heure, les batteries sont rechargées et nous repartons à la recherche des belles sauvages. Sauvage aussi, ce ruisseau l'est un peu plus que le premier. Très compliqué à pêcher, dés lors que l'on remonte un peu les berges encombrées. Depuis la tempête Ciaran, beaucoup d'endroits ne sont plus accessibles. Nous y avons d'ailleurs laissé pas mal d'hameçons, nous employons des fins de fer avec ardillons écrasés, ces hameçons se désagrègent assez vite. Souvent, ce ne sont que quelques mètres qui sont « pêchables », voir même un simple trou d'eau. Mais quel plaisir d'y sortir une jolie fario de souche locale.

À ce petit jeu, le gamin s'en sort pas mal et il nous sort deux des plus jolies truites de la session, comme quoi il ne faut jamais abandonner. De notre côté, nous continuons d'en sortir. Du fait de l'encombrement des berges, nous en décrochons beaucoup, cela prouve quand même que ces ruisseaux se portent bien. Dans certains trous d'eau, nous apercevons également quelques vairons.

En tout, nous sortons une quarantaine de farios, une dizaine de maillées, ici la maille est à 23 cm, une quinzaine entre 20 et 23 et le reste entre 15 et 20 cm. Bien sûr, tous ces poissons sont repartis à l'eau. À signaler aussi la prise de deux tacons, cette année, comme dans d'autres régions, le saumon et la truite de mer sont fermées au prélèvement, car ces espèces sont menacées, cela fait plaisir de voir qu'il y en a encore…

Le résultat de la battle n'est pas important, ce qu'il l'est, c'est ce moment de partage privilégié, ce lien créé hors du temps, ces souvenirs que nous fabriquons et qui restent gravés à jamais. Il est 15 h 30 il est temps de rentrer, la France du rugby rencontre l'Irlande (nos Français l'ont d'ailleurs largement emporté et de belle manière). Vive la pêche et le rugby !!!

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