Je conçois que ce type de pêche de la truite ne soit pas très « sexy », mais cependant, chaque fois que je la pratique, les beaux spécimens sont au rendez-vous. Quel plaisir de voir le flotteur s'enfoncer plus ou moins violemment, provoquant chez le pêcheur des battements au cœur surtout en début de saison.
Un objectif simple : pêcher les plages dans des rivières assez larges
La plupart du temps, ces spots sont délaissés par les pêcheurs au toc et c'est surtout l'après-midi que les moucheurs viennent tenter des gobages avec les fameuses March Brown. De beaux spécimens peuvent être capturés car, après la ponte, les truites ont plutôt tendance à aller se reposer sur des calmes. Elles cherchent leur nourriture sans faire trop de déplacements. Le plus souvent elles se trouvent dans la veine d'eau qui leur apportera les calories nécessaires pour se requinquer mais sans faire trop d'efforts.
C'est donc ces veines d'eau qu'il faudra viser en priorité sans entrer dans l'eau (si cela est possible) dans un premier temps afin de ne pas effrayer les poissons potentiels. Dans la même idée que la pêche au toc, je tente de faire des dérives parallèles sur une vingtaine de mètres. L'avantage du flotteur, est de permettre à l'appât d'atteindre des spots moins sollicités car plus éloignés et donc plus prometteurs.
Description de la ligne
Tout le monde le sait, un flotteur est un élément en balsa ou en liège qui flotte à la surface de l'eau et qui est équilibré en fonction de la plombée. Il y a bien sûr plusieurs types de flotteurs, plutôt massif, longs, en forme de poire... Certains sont utilisés pour la pêche à l'anglaise : les avons, les wagglers, les sticks... Habitant dans la région toulousaine, je reste sur une valeur sûre : le bouchon toulousain, celui-ci est bien proportionné et se tient bien dans les veines d'eau calmes et profondes.
Le choix de la taille du flotteur et son poids se fera en fonction des postes pêchés, le poids maximum se situe entre 1 g et 2 g.

Le montage quant à lui est relativement simple, mais doit s'adapter à la vitesse du courant. En effet, comme l'ont dit tous les théoriciens et fins pêcheurs au toc, si vos plombs passent avant votre appât, la truite aura vite fait de se caler et de refuser le repas présenté ! Il faut donc faire un effort sur la qualité du bas de ligne qui devra être assez fin et bien organisé, d'ailleurs, certains pêcheurs préparent leurs bas de ligne à l'avance. Un bas de ligne de diamètre 12/100 en fluorocarbone semble être le plus adapté, on peut monter jusqu'au 14/100, mais pas plus, selon moi, car les eaux sont souvent cristallines en début de saison (s'il n'y a pas de fonte des neiges).
Cela a été suffisamment dit par les spécialistes de la truite, mais rappelons quelques éléments de base. La plombée est l'élément essentiel de votre ligne, la plupart du temps, j'utilise une plombée qui s'apparente à celle qu'utilisent les pêcheurs au toc. C'est à dire un plomb baladeur à une dizaine de centimètres de l'hameçon, (l'été, je le positionne plus haut) puis cinq centimètres au-dessus, un deuxième plomb un peu plus gros et deux ou trois autres plombs à deux centimètres d'écart.
Ainsi, la plombée est croissante, de l'hameçon vers le corps de ligne. Le nombre de plomb doit équilibrer votre flotteur et doit surtout faire passer votre appât à la même vitesse que le courant et le plus près du fond où se tiennent les truites. Je ne peux que vous conseiller d'observer les postes que vous allez pêcher. Vous donnez un type de plombée en particulier ne servirait à rien. En ce qui concerne la liaison entre le bas de ligne et le corps de ligne, il y a deux écoles : soit la technique de la boucle dans la boucle, soit en utilisant un petit émerillon baril.
Surtout, ne pas se prendre la tête !
En ce qui concerne l'équipement, une canne anglaise de 3,90 mètres (3 brins) équipée d'un moulinet à tambour fixe pour pêcher à l'anglaise que vous remplirez d'un corps de ligne en 14/100 ou 16/100. Dans votre gilet de pêche ou bien dans un chest-pack, vous n'oublierez pas de prendre une boite de plombs, une bobine de fil en 12/100, quelques bouchons et hameçons au cas où (si vous ne savez pas encore monter vos hameçons, vous pouvez toujours acheter des hameçons déjà montés). Lorsque j'étais jeune, je prenais énormément de matériel, aujourd'hui je ne prends que le nécessaire que j'ai évoqué plus haut.

Pour les jours qui succèdent l'ouverture, j'ai un faible pour les teignes les plus grosses, qui sont des appâts de choix. La taille de l'appât diminuera au fin de la saison y compris pour les vers.
Les rivières de première catégorie les plus appropriées sont celles, assez larges, qui coulent sur le piémont, en plaine, avec des alternances de courants et de plages. Les postes les plus adaptés à cette technique (qui s'apparente au stalking chez les carpistes) sont les zones dont la profondeur évolue entre 50 centimètres et 2 mètres, au-delà vous serez ennuyés par la profondeur.
Sur les plages que vous pêcherez, tentez tout d'abord les bordures puis, l'arrivée du courant principal, ensuite prospectez la plage en descendant en insistant sur la fin de celle-ci. Parfois, les truites se tiennent sur ces zones.
Il ne vous reste plus qu'à trouver le meilleur endroit pour pratiquer cette pêche qui certes n'est pas très sexy, mais qui demeure très efficace.